Avertissement : ce billet n’est en aucun cas un encouragement à prendre des médicaments. C’est juste une petite partie de mon expérience personnelle.

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Il y a un peu plus d’un an, et alors que les difficultés s’étaient accumulées les années précédentes, mon médecin généraliste m’a proposé de prendre un anti-dépresseur, de la famille des molécules aidant à garder un taux de sérotoninie correct. En fait, il pensait à l’époque que la persistance d’une cruralgie douloureuse était due à une dépression larvée. Bien plus tard, il s’est avéré, IRM à l’appui, que j’ai une petite hernie discale qui cause ces douleurs constantes, mais après plusieurs mois de réflexion, j’ai accepté d’essayer un médicament. Pourtant je suis plutôt contre les médicaments et j’en supporte très peu, à commencer par les anti-douleurs. Et je ne me voyais pas comme dépressive, triste et fatiguée certainement, mais après une année très difficile au travail, un deuil et pas n’importe lequel, le départ de son oisillon, la prise de conscience de l’âge, les douleurs de dos, n’importe qui aurait été dans mon état, -ou pas. Comme d’autres réagissaient bien différemment de moi dans des circonstances proches, c’est ce « ou pas » qui m’a décidée. Il fallait tenter quelque chose.
Rien de magique. Je ne me suis pas mise à courir dans tous les sens, ni à voir la vie en rose. Se lever le matin est resté difficile. Trouver de nouveaux projets aussi.
Deux effets inattendus en revanche.
Je me suis mise à rêver, à rêver beaucoup, des rêves longs, diversifiés alors qu’avant je faisais souvent les mêmes rêves.

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Quelques semaines après le début de la première prise, je me suis aperçue d’un vrai changement en moi : ma colère était tombée. Cette rage que je trainais depuis des années et dont je n’ai vraiment pris conscience qu’au décès de ma mère, cette fureur permanente était partie.
Il peut m’arriver de me mettre en colère ou d’être irritée, -je suis d’un tempérament irascible- mais un apaisement certain m’est tombé dessus. Comme un caillou qui quitte une chaussure et d’un seul coup, on n’a plus mal en marchant…
J’ai fait part des deux phénomènes à mon docteur que ça a fait rire sans le surprendre.

Plus étonnant, la rage a dû disparaître aussi de mon visage car, à ma grande surprise, les gens se sont mis à me sourire ou à me parler dans la rue, dans les magasins….Il parait, en effet, que j’ai le visage détendu… Pas besoin de botox!

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Comme le disait P. L. Travers, dans un de ses « Mary Poppins » : « Ouvrez différents portes. Vous pourriez trouver un aspect de vous-même que vous ignoriez totalement ». J’ai découvert que je pouvais vivre sans colère et ça me change la vie!