Chaque génération, ou presque, réinvente le fil à couper le beurre.
Alors que les mémoires de Gloria Steinem (87 ans, féministe historique) sont éditées en poche (Ma vie sur la route: mémoires d’une icône féministe, 2019), que divers podcasts nous entretiennent du féminisme contemporain, il est facile d’oublier les pionnières.
Celles des années 1960 et 70 sont largement oubliées, à part Simone de Beauvoir, véritable icône féministe, inspiratrice de tant et tant.
Et celles des décennies précédentes encore plus. 

Les éditions Syros avaient fait oeuvre de défricheurs dans les années 1970 en ressortant dans la collection « Mémoires de Femmes« , et en petit format, les textes des fondatrices : Nelly Roussel, Madeleine Pelletier (L’éducation féministe des filles), Maria Deraismes (Ce que veulent les femmes)…
Les rééditions semblent plus rares de nos jours.
Rendons hommage à Chloé Leprince d’avoir préfacé en Folio (Folio Histoire 2021) « Les Pétroleuses » d’Edith Thomas, livre paru en 1963, jamais égalé depuis pour ses recherches sur les femmes dans le mouvement de la Commune de Paris.

Chloé Leprince qui travaille sur France Culture consacre un article très intéressant à Hubertine Auclert, militante ardente pour le vote des femmes,  ainsi qu’à la question des archives qui étaient en partie introuvables bien que déposées à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), à Marie-Louise Bouglé et à Marguerite Durand, autres gardiennes pionnières de la mémoire des femmes.
Elle nous fait redécouvrir aussi Edith Thomas, historienne, résistante, communiste, romancière, pionnière de l’histoire des femmes, de Pauline Roland à Louise Michel et dont Dominique Aury (celle qui a écrit Histoire d’O sous le nom de Pauline Réage) fut le grand amour inattendu.

 

On peut lire
. Dorothy Kaufmann, Edith Thomas, passionnément résistante, éditions Autrement 2007
. Angie David, Dominique Aury, éditions Léo Scheer, 2006