Par un jour de pluie à Paris, je suis allée A Rainy Day in New York.
Je n’avais pas vu de film de Woody Allen (83 ans) depuis l’étonnant Blue Jasmine, sorti en 2013, avec Cate Blanchett et Sally Hawkins.

Dans une salle assez clairsemée, ce petit film (92 mns) renoue avec la ville préférée du réalisateur, sa bande-son jazzy et le choix d’acteurs jeunes ou moins jeunes, mais toujours à l’aise dans les personnages qui leur sont attribués.
Tout est un peu trop : les acteurs parlent trop, ils sont trop désinvoltes, les personnages sont trop riches, les lieux trop propres, luxueux et beaux. Il ne faut pas s’attendre à un New-York que l’on verrait en simple touriste au budget limité.
Etudiants à Yardley, une petite université select du nord de l’Etat, Gatsby Welles (Timothée Chalamet, 23 ans, actuel amoureux de Lili-Rose Depp) et Ashleigh Enright (Elle Fanning, 21 ans), de familles aisées, sont amoureux et partent passer un week-end à New-York quand la jeune fille obtient un entretien pour la gazette de l’université avec un fameux réalisateur « indé » Rolland Polard (Liev Schreiber, étrange).
Le réalisateur est très névrosé, son scénariste (Jude Law qui en fait un peu trop) a des problèmes de couple et Ashleigh est entrainée dans des rencontres qui se succèdent comme les rebondissements d’une pièce de Feydeau pendant que Gatsby se morfond et doit se résoudre à aller passer la soirée chez ses riches parents tout en flirtant avec Chan (Selena Gomez), la petite soeur d’une ex-petite amie.

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On a un peu l’impression d’être dans Gossip Girl, cette série télévisée (2007-2012) où de jeunes gens riches cherchent comment tuer le temps. Gatsby, baignant dans la fortune de ses parents, est snob et dilettante. Sans jamais la voir, Chan se moque constamment d’Ashleigh qui vient de Tucson (Arizona). Les femmes, jeunes ou moins jeunes, sont nécessairement jolies, entretenues, coiffées, maquillées, pour garder leur place dans cette société très fermée. Les appartements ultra-luxueux sont ploucs autant que richement meublés de meubles anciens, de miroirs dorés et de tableaux du 18ème siècle. On est loin de Lena Dunham  et de la série Girls
Puisqu’on on est dans une contrainte temporelle (une journée), Ashleigh/Elle Fanning ne quitte jamais son petit pull bleu clair ce qui ne l’empêche pas de séduire tous les hommes qu’elle croise et d’être elle-même tentée … Elle a un jeu et un personnage très américains : à la fois maniéré (beaucoup de mimiques, de grimaces) et brutal (elle dit absolument tout ce qu’elle pense), sans parler de cet air extasié permanent.
Quant au jeune Gatsby, il va finir par retourner sagement à la niche parentale après s’être réconcilié avec sa mère et sa ville (New York, what else?).
L’actrice a pourtant quelque chose que sa gestuelle et ses mimiques faciales occultent : une voix basse, posée et très harmonieuse, si différente de son jeu de physionomie qu’on a l’impression qu’elle est doublée! Plus tard, elle pourra sortir de ce personnage de jeune fille aux yeux écarquillés et au rire innocent.
Est-ce un bon film?
Ce n’est pas désagréable. Si on aime voir des gens riches étaler leur vie sans grand intérêt.
Superficiel et léger, comme chantait France Gall en 1992.
Les Matching Points et Dasola en ont parlé.