Débranche! Ou : Comment j’ai quitté la toile
J’ai quitté la Toile.
Ce n’est pas que je n’avais rien à dire ces derniers jours mais j’ai oublié mon ordinateur lors de mon départ sur la côte normande. Pourtant la veille au soir, tout était prêt : les clés usb, les documents pour les futurs posts, tout, tout, tout, sauf l’essentiel à quoi, je dois l’avouer, je n’ai même pas pensé une seconde -ça veut dire quelque chose? Mon inconscient m’a rendue sourde et aveugle?
Dans le train, à mi-trajet, au moment où je pensais « pourvu que la connection internet marche » et….. . Quelle connection??? Où est l’ordinateur??? Au secours!!
J’ai failli tirer sur la sonnette d’alarme pour arrêter le train et repartir en courant vers Paris. A pied. En courant. Exactement! Ici on ne recule devant rien pour pouvoir blogguer en paix et sans arrêt… La pensée magique ne marchant pas – j’ai essayé très fort de faire un saut spatio-temporel pour me retrouver chez moi la veille et mettre l’ordinateur dans la valise, mais rien à faire-, j’ai mouliné toutes les possibilités. Il n’y en avait qu’une viable : « Débranche ».
De manière prémonitoire,
la blonde France Gall à l’époque, en 1984, où elle affectionnait les pulls trop larges nous assénait déjà ce foutu « Débranche!* » Après quelques (longs) moments d’intense désespoir, des touffes de cheveux en moins, des brûlures d’estomac, je me suis résignée -mais j’ai tout de même changé mon billet dès mon arrivée en gare pour raccourcir mon séjour!
C’est bon de faire une cure de désintoxication de temps en temps. Lire, écouter de la musique (Florent Marchet par exemple), retrouver la pataugeoire normande où, de rage, je suis passée de 1000 m à 1500 mètres à chacun de mes passages.
Bilan?
– Des courbatures.
– Des promenades dans un vent glacial.
– Florent Marchet. Tous ses disques.
– Un polar intéressant d’une demoiselle dont j’ai appris ensuite qu’elle était normalienne, agrégée de lettres modernes, professeur à Paris VII et avait rédigé un mémoire en allemand…. Décidément les germanistes squattent ce blog même quand on ne s’y attend pas! Après Soap&Skin et Zelba, Ingrid Astier arrive sur ce site pour son livre « Quai des enfers » chez Gallimard.
Pour faire court, le titre fait allusion au 36 quai des Orfèvres dont les locaux sous les toits ont un rôle dans l’histoire autant que la brigade fluviale qui repêche les cadavres et la Seine, personnage principal. Elle explique ses choix ici.
Débranche, débranche
Coupe la lumière et coupe le son
Débranche, débranche tout
Débranche, débranche, débranche tout
Revenons à nous
Débranche tout
Le monde tient à un fil
Moi je tiens à mon rêve
Rester maître du temps et des ordinateurs
Retrouvons-nous d´un coup au temps d´Adam et Eve
Coupe les machines à rêves
Ecoute parler mon cœur
Au bout du bout, est-ce que j’étais contente de ma désintox? Vous voulez vraiment le savoir? Pendant les deux premiers jours, oui. Le troisième, je me grattais les avant-bras. La veille de mon départ, j’avais pelé mes ongles, mes talons et une partie de mon dos… Disons que je ne suis pas encore totalement accro mais que je n’en suis pas loin.
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Il y a même de germanistes qui ne squattent mais lisent votre blog…
J’ai aussi beaucoup de mal à me passer de mon ordinateur mais je trouve que ça fait beaucoup de bien. Je retrouve alors le goût de lire plusieurs livres par semaine, ce que je ne fais plus depuis que je surfe sur Internet ! Bon week end, Colette, bises!