Début du confinement.

Le dimanche 15, mon dojo avait fermé ses portes depuis quelques jours mais ma professeur de Tai-Chi, Tina Grumme, donne aussi des cours en plein air au Jardin des plantes. Arrivée devant une des entrées, grilles fermées. Un peu surprise, car en plein air le risque de contamination paraissait plus limité.
Je me dirige vers mon bureau de vote et jette un oeil sur le marché de la place Monge. Allées étroites, gens serrés les uns contre les autres comme si de rien n’était. Je n’y mets pas les pieds.

liberation.fr
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Devant le bureau de vote (puisqu’il est ouvert, j’exerce mon droit, et celui de mon fils par procuration, mais franchement pourquoi avoir maintenu ces élections??), une petite file d’attente dans la rue, avec un espace de « distanciation sociale » (la novlangue continue à sévir. On pourrait tout aussi bien dire : un espace minimum entre les personnes) correct. A l’intérieur, gel pour les mains, certains assesseurs, les plus âgés, ont un masque, d’autres pas.
Personne ne prend en main ma carte d’identité et j’avais apporté mon stylo.

Lundi, je décide de passer au bureau prendre quelques dossiers. J’arrive à temps, le site fermait ses portes quelques heures plus tard.
Angoissée, je fais comme beaucoup de gens : des courses. Pas en quantité industrielle, mais courses quand même et les rayons de ma supérette de quartier habituelle étaient presque tous vides.

leparisien.fr
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Les jours suivants, grande fatigue, migraine et une baisse sensible du nombre de neurones actifs dans mon cerveau.
J’ai recouru à ce que je fais quand je suis stressée: ranger.
Mise en ordre de mes dossiers de travail, de mes cours de russe, installation de mon ordinateur dans mon salon -puisque personne ne viendra dîner avant un certain temps, j’occupe l’espace!
Une fois bien installée, aucun déclic. Activité neuronale toujours au plus bas. Impossible de réellement travailler, à part répondre à des mails, des sms, des messages whatsapp professionnels. Mes collègues en province ne sont pas toujours au mieux non plus.

J’ai envoyé des sms à mes amis/amies, quasiment tous en province ou à l’étranger, pour prendre des nouvelles.
D’habitude, tout le monde est très occupé et n’a jamais le temps de téléphoner.
Le confinement et l’inquiétude ont donné envie d’entendre une voix au lieu de lire un écran.
Cette épidémie a ceci de positif (pardon pour le jeu de mots) que j’ai eu de longues conversations téléphoniques avec les unes et les autres, parfois perdus de vue depuis quelques années.

Quant à la migraine, elle était très probablement due à une consommation moindre de café (symptôme de sevrage).