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Après Gold, film allemand sur la ruée vers l’or dans les contrées hostiles du Canada en 1898, Shérif Jackson nous montre d’autres étendues sauvages, celles du Nouveau-Mexique où les pionniers avaient bien du mal à survivre.
Comme dans Gold, le personnage principal est une jolie jeune femme, Sarah Ramirez, au passé trouble, dans un monde d’hommes. Mariée à un Mexicain, Miguel, elle exploite avec lui un lopin de terre au Nouveau Mexique. January Jones, aux longs cheveux roux, – ce qui contraste avec son habituelle coupe courte et blonde- porte bien les robes longues.
Son jeu comme son physique ne sont pas sans rappeler ceux de Nina Hoss, qui joue Emily Meyer dans Gold : le sourcil froncé, la mine austère, elle ne sourit pas une seule fois tout au long des 95 mns. Il faut dire qu’il n’y a pas de quoi. Non seulement son mari, joué par le beau Eduardo Noriega, et elle, vivent à la limite de la misère dans un environnement dur.

Mais ils sont en butte

aux ambitions prédatrices du prophète Josiah (étonnant Jason Isaacs qui a les yeux bleus perçants des Baldwin et le jeu de Robert de Niro).  Non seulement ses moutons envahissent les champs du couple et dévorent leurs plantations mais Josiah aimerait bien ajouter Sarah à son gynécée.

Chassé de l’Utah, Etat où se sont installés les Mormons dès 1847, Josiah en a gardé l’habitude de la polygamie et a une vision toute personnelle de ce que Dieu autorise. Mais il faut dire que les Etats-Unis aujourd’hui encore sont friands de ces prêcheurs/prophètes beaux et bons parleurs et le plus souvent désireux d’accumuler une vaste fortune personnelle…. Le Prophète Josiah a un réseau d’influence qui s’étend aux autorités locales de ce coin paumé et une bande d’hommes de main.
Arrive là-dessus de Santa Fé, le Shérif Jackson (Ed Harris, assez réjouissant) qui entreprend de mener sa propre croisade.  Toujours vêtu d’une veste bleu turquoise, les cheveux longs et le verbe facile, il ne pourra pas enrayer l’escalade de la violence.

Après la mort de son mari, Sarah passe par une période de stupéfaction puis entreprend de se venger. Le film lorgne alors sur Kill Bill – sans le brio toutefois de Tarantino ni des frères Coen (l’enchainement des règlements de compte m’a rappelé l’insensé Barton Fink). Logan Miller dont c’est le deuxième film a encore besoin de se séparer de ses influences.

Bon nombre de scènes sont à la fois violentes et drôles, surtout au début du film.
J’ai bien aimé ce personnage féminin affirmé. J’étais pourtant la seule femme dans la salle à la première séance du samedi matin. Sur le plan de l’histoire, le film n’est sans doute pas très fin, ni très élaboré, il faut le prendre comme un divertissement.
Il y a nettement un retour aux films du genre « western ». Les paysages du Nouveau Mexique sont majestueux…

Profitez-en pour revoir la vidéo de Sharon Van Etten dont j’ai parlé ici et où la chanteuse-compositrice porte une robe rouge bordeaux, ornée d’un large col blanc, un bonnet assorti qui cache ses cheveux.