C’est le passage d’une amie à Paris qui m’a convaincue d’aller à la Fondation Louis-Vuitton où je n’étais jamais allée (parce que payer très cher pour visiter un bâtiment en très grande partie construit avec de l’argent public – cf la fiche wikipedia et les articles du Canard Enchaîné– grâce aux relations de vous-savez-qui et si vous ne savez pas, renseignez-vous, non merci)…
Bref, nous avons fait le long chemin (tout dépend où on habite, je ne vis pas dans l’Ouest parisien) jusqu’au bâtiment conçu par le célèbre architecte Frank Gehry pour voir l’exposition consacrée à la collection Morozov.
J’ai appris le russe quelques années, mon amie est russophone, une bonne raison d’aller découvrir des tableaux russes autant que français, pour la plupart conservés à Moscou et Saint-Petersbourg.
Le ticket d’entrée n’est pas donné mais vaut son prix : 4 niveaux d’exposition (nous avons commencé par le dernier, un peu par hasard, parce que je voulais prendre un café et aller sur les terrasses), bourrés à bloc de tableaux et de panneaux peints absolument superbes.
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Contre toute attente, j’ai beaucoup aimé le bâtiment. On découvre en contrebas le pavillon de méditation du jardin d’acclimatation – où je ne suis allée qu’une fois dans ma vie, accompagnant mon fils pour un goûter d’anniversaire offert par des parents aisés… (l’Ouest parisien ne fait pas partie de mon ADN mais il y a des coins bien plaisants).
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On tombe nez à nez au niveau inférieur sur une installation massive d’Adrian Villar Rojas, qui laisse perplexes les visiteurs et il y a de quoi… L’accumulation de déchets (pardon « matériaux organiques et inorganiques » ) comme oeuvre d’art est de notre époque. Le visiteur n’est toutefois pas invité à laisser ses vieilles baskets (regardez bien, vous en verrez) ou ses trognons de pomme dans un bac idoine et je le regrette.
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Beaucoup de portraits dans cette collection.
De grands noms de la peinture française et européenne : Picasso, Matisse, Van Gogh, des oeuvres étonnantes de Georges Manzana-Pissaro (1871-1961), 3e fils de Camille Pissaro, Derain, Marquet, Gauguin, Bonnard, Corot, Sisley et des peintres russes (on retrouve Répine) que nous connaissons moins et qui représentent une vraie découverte. Les visiteurs s’attardent sur les peintres connus, voire les tableaux les plus connus, alors que d’autres découvertes sont à faire.
Comme cet autoportrait d’Ilia Machkov (1881-1944) de 1911. La mer, un bateau avec une grosse cheminée qui crache une fumée noire, un col de fourrure…

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Ou cet homme à la pipe, aux yeux bridés et à la blouse grise, peint par Natalia Gontcharova (1881-1962) en 1911. Elle a été naturalisée française en 1939 sous le nom de Nathalie Gontcharoff après avoir quitté la Russie en 1915 et séjourné dans divers pays. 

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Ce beau portrait (détail) de Alexeï Vikoulovitch Morozov (1857-1934), grand collectionneur, par Valentin Sérov (1865-1911). Après la Révolution d’octobre, il ne quitte pas la Russie. Ses collections sont confisquées et deviennent un musée dont il obtient d’être quelques années conservateur.
20211210_142928 A suivre…