« She is the one« . Désolée de garder l’anglais mais « elle est l’élue » n’aurait pas eu la même sonorité… « Elle » c’est la nouvelle Blanche-Neige du film « Blanche-Neige et le chasseur ». Film assez fatigant et plutôt bof-bof (désolée de nouveau, en ce moment, on a quelques soucis et la recherche de mots savants n’est pas à l’ordre du jour) d’un certain Rupert Sanders dont c’est le premier opus – et hélas, il y en aura un second, car voyez-vous, les contes de fées ne sont plus ce qu’ils étaient, de nos jours on leur donne une suite. Impossible de dormir en paix après le mot fin.

Bref, cette Blanche-Neige dont on a du mal à croire qu’elle puisse être la plus belle du royaume est jouée par Kristen Stewart (ex-Twilight, dont on n’a vu ici aucun film), qui a un petit genre mais n’est tout de même pas à tomber par terre – ce n’est peut-être pas entièrement sa faute, elle passe tout le film à se trainer dans la boue, la poussière et les miasmes-. Surtout face à sa belle-mère, la reine Ravenna, jouée par Charlize Theron, pour qui on n’a pas non plus ici une admiration éperdue mais dont il faut bien reconnaître qu’elle a un physique qui dépote. Globalement ce film de Dark Fantasy est parfaitement ennuyeux. Quoique les trucages dont on peut apercevoir certains dans la bande-annonce soient plutôt bons.

Le parti-pris narratif est curieux. Aucune des deux héroïnes n’est sympathique. Aucune des deux ne pourrait devenir ta meilleure amie. Car l’une et l’autre sont deux malades mentales sujettes aux hallucinations et aux délires. Obsédée par la peur de vieillir et de perdre ainsi son pouvoir sur les hommes, la (méchante? malheureuse? folle?) reine Ravenna parle à une immense roue en cuivre, supposé être son miroir magique  et en qui elle voit un personnage qui lui répond. Mais un oeil tiers nous la montre en train de parler toute seule. Une haine violente pour les hommes, le sentiment d’avoir été utilisée, la poursuivent et pourrissent son âme.

Pour sa part, Blanche-Neige, préoccupée de sa pureté (le mot revient assez souvent) et envahie d’une forte religiosité, voit des arbres se transformer en serpents (après une prise de mescaline, Jean-Paul Sartre était poursuivi par des crabes, il en parla même à Jacques Lacan), suit des corneilles dans des endroits bizarres, confond la reine pour son amoureux transi, embrasse un animal étrange (une sorte de cerf blanc, du genre de celui qui apparut à saint Hubert) qui s’agenouille devant elle parce que « she is the One » et finit par se prendre pour Jeanne d’Arc dirigeant une armée après avoir recraché la pomme vénéneuse. On ne sait pas trop ce que veut nous dire le réalisateur. Que la méchante reine est une victime de sa beauté dont les hommes ont abusé? Que Blanche-Neige, qui porte des caleçons en cuir moulant sous sa robe, est en fait un homme? Que la foi catholique (entendre réciter le Notre-Père dans un film de ce genre est tout de même une expérience rare) permet de sauver son âme et de ne pas avoir peur des rides?

On peut voir ce film quand même? Oui si on aime les reconstitutions de batailles médiévales. A cette époque le combat à distance (jet de poix fondue, feu grégeois, tir de flèches) ne durait jamais très longtemps, les sièges étant coûteux. L’objectif était de mettre l’ennemi à terre, de l’achever, de l’anéantir. Et le corps à corps était inévitable et sanglant. Le film montre bien tout ça.
A part ça? Pour donner envie d’aller le voir quand même? …. Euh…. La musique?
Il y a quelques chansons assez
jolies dont une par Florence + the Machine.

Le Chasseur? Joué par Chris Hemsworth, inoubliable Thor… (dans Thor, le film éponyme et the Avengers.  Je rigole, inoubliables navets… Très frustrant pour une Nifty-Fifty car ce garçon sculptural ne se déshabille jamais et ne semble pas rayonner d’intelligence non plus ce qui finalement n’en fait pas un authentique sex symbole). Le Chasseur a failli être joué par Viggo Mortensen, il aurait été autrement plus sexy.

Les nains? Mais ce ne sont pas des vrais nains… Le visage des acteurs a été mis sur le corps de vrais nains (mais non acteurs) ce qui a provoqué la protestation d’une organisation qui s’appelle « le Petit Peuple d’Amérique » (je vous assure que je n’invente rien).

Il y a bien quelque chose … (à suivre dans un autre post).