Rush : la rivalité Niki Lauda/James Hunt (film de Ron Howard). Et se souvenir de François Cevert.
« Rush » est un de ces films à testotérone : belles pépés, belles voitures et vitesse maximum. D’ailleurs, dans la salle, majorité de spectateurs masculins et trois femmes dont la rédactrice de ce blog.
Le nom de Niki Lauda m’était bien connu à cause du spectaculaire accident au Grand Prix de Nürburgring en Allemagne qui l’a laissé couvert de tissu cicatriciel. Celui de James Hunt non. J’étais plutôt François Cevert mort à 29 ans le 6 octobre 1973 ou encore Alain Prost, Jean-Pierre Beltoise, Jacky Ickx, Gilles Villeneuve (mort le 8 mai 1982 à 32 ans)…
James Hunt, qui était Anglais et très grand (chose rare dans la compétition automobile car il faut caser la carcasse dans le cockpit) est interprété par le magnifiquement athlétique
et séduisant acteur australien Chris Hemsworth. Niki Lauda est joué par l’acteur hispanico-allemand, Daniel Brühl.
Le premier a été révélé dans « Thor » (atroce navet!), le second avait été découvert dans le charmant « Goodbye Lenine » qui a réveillé l’Ostalgie (la nostalgie de l’ancienne République Démocratique d’Allemagne, avant l’effondrement du Mur).
Mesdames – et peut-être vous aussi Messieurs!-, si vous voulez vous rincer l’oeil et admirer la plastique musclée et irréprochable du grand (1,92 m) Chris, c’est dans le premier quart d’heure du film. Celui où Hunt n’est encore qu’au début de sa carrière, court en F3 et de femme en femme. Il y a un plan où on le voit nu, de dos (juste après la scène photographiée ci-dessous).
Miam…
Il faut en profiter parce qu’ensuite, sa carrière démarre, et comme aurait dit un de nos anciens Présidents, « c’est du sérieux » : on ne le voit plus qu’en combinaison de course, blanche puis rouge ou en costume.
Lauda et Hunt avaient à peu près le même âge, Lauda est né en 1947 et Hunt en 1945. L’un et l’autre de famille aisée qui n’a pas vu d’un bon oeil leur choix professionnel. Une même rage de monter les échelons et de vaincre. Une même passion de la vitesse. Et la ressemblance s’arrête là.
Lauda est méthodique, austère, impopulaire. Hunt est un fêtard, jouisseur, excessif en tout (alcool, drogues, femmes) et tête brûlée.
Hunt était beau gosse. Lauda était laid, même avant son accident, avec un physique qui l’avait fait surnommer « le rat » à cause de ses incisives proéminentes et de son nez pointu.
Son premier directeur d’écuries dit à Hunt : « les hommes aiment les femmes mais adorent les voitures ».
J’ai en effet croisé naguère un homme qui collectionnait les Triumphs, charmantes petites voitures anglaises des années 1970, coupés, donc très basses, aux jolies courbes arrondies. Il aimait ses voitures d’amour tendre, et, disait-il, elles le lui rendaient bien… Malgré les pannes fréquentes, les réparations exorbitantes, l’angoisse de se les faire voler ou abîmer, le souci de les garer à l’abri, il les aimait ses jolies petites voitures et je crois bien que d’une femme, il n’aurait jamais accepté autant de caprices que de ses voitures…. Sans parler de Porsche Man… Il conduisait son petit coupé Porsche parce qu’il travaillait dans la maison-mère et les aléas de la vie devaient l’amener à changer de crèmerie, donc de voiture « de fonction ». Là encore, je n’ai jamais quelqu’un se lamenter autant. Alors que lui aussi se plaignait de son célibat, qu’on lui arrache sa voiture était bien plus insoutenable….
Bien qu’assez académique, le film est plutôt réussi. La carrière des deux hommes depuis leurs débuts difficiles (Lauda a dû littéralement acheter sa place, en faisant un énorme emprunt bancaire, dans une écurie de F2 avant de se faire recruter par Ferrari qui avait eu vent de ses talents pour améliorer les voitures. Hunt quant à lui passait pour instable et avait du mal à convaincre les sponsors.) est racontée sans grande imagination mais le contraste de ces deux personnalités et les rebondissements nombreux de leur destin accrochent. On peut saluer la performance de Daniel Brühl dans l’incarnation de Lauda. Lauda qui, 45 jours après l’accident qui lui avait brûlé les poumons et une partie du visage, a repris la compétition malgré la douleur…
Les moments les plus émouvants sont ceux de la fin où Howard a inséré des extraits où les deux protagonistes apparaissent en train de parler ensemble comme sur cette photo.
Hunt a arrêté la compétition trois ans après avoir été consacré champion du monde pour devenir commentateur sportif sur la BBC. La voix off du personnage de Lauda commente cet arrêt en disant que gagner un Grand Prix suffisait à Hunt pour montrer qui il était mais qu’il n’avait pas la fibre d’un vrai champion durable. Ca n’est pas sans rappeler un joueur de tennis français, vainqueur de Roland-Garros, devenu depuis chanteur et homme d’affaires.
Hunt, sans doute usé par ses excès, est mort d’une crise cardiaque à 45 ans alors qu’il s’apprêtait à se remarier pour la 3ème fois.
40 ans que François Cevert s’est tué sur le circuit de Watkins Glen, aux Etats-Unis, lors des essais qualificatifs du Grand Prix des Etats-Unis. Brun aux yeux bleus étincelants et au sourire éblouissant, il était aussi un grand compétiteur.
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Vous nous faites entrer dans un monde d’homme, bien que… les coureurs d’automobiles sont toujours entourés de beaucoup de belles jeunes femmes, ou est-ce l’argent qu’ils gagnent qui les attire ? Un monde que l’on aime ou pas mais qui fascine et fait vibrer pour sa dangerosité permanente. Il parait que c’est un bon film, si nous trouvons un moment
Le film donne une réponse à ce succès que connaissent les coureurs automobiles: c’est le frisson du danger, le côté tête brûlée, cette hyper-virilité et cet égocentrisme … Un coureur de F1 est une sorte de sur-mâle, Ubermensch (pour faire un peu d’allemand à la mode).
Un monde de passionnés… Ca me fait penser au film « Le Mans » avec Steve McQueen ! Bises 😉
Tiens, je n’avais pas prêté attention à ce film et pourtant, j’ai été une fondue de formule 1 autrefois jusqu’à… je ne sais plus quand j’ai lâché le fil. Peut être à cause du règne sans partage de Schumacher. J’étais scotchée aux courses le dimanche. Je n’y prête même plus attention. Peut être un film qui pourrait me plaire… Bon weekend à toi !
[…] je suis dans ma période « film à testostérone »! Après Rush, Sherif Jackson et The Wolverine, je continue dans le genre « film où on ne rigole pas […]
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