Comme je l’ai déjà fait, je laisse la place au spécialiste, Kid Loki, pour ce long et enthousiaste billet! Je confirme : la musique est super!

Guardians of the Galaxy, ou Les Gardiens de la Galaxie dans la langue de Molière, est le dernier-né des écuries cinématographiques Marvel. Se situant dans la même continuité que les films Avengers, Iron Man, Captain America et Thor (et pas Spider-Man ou X-Men, se situant dans des continuités à part), il représentait une forme de pari de la part du studio à l’origine de ces cartons au box-office qu’ont été Avengers et Iron Man 3.


En effet, là où ces films se basaient sur des personnages connus issus des comic books, Guardians of the Galaxy est centré sur une partie de l’univers Marvel moins connue : la partie cosmique. Avant d’aller plus loin, je vais préciser que je ne m’étendrai pas plus que nécessaire sur ce point pour ne fatiguer personne. Cependant, je pense qu’il est important de préciser aussi que ce film n’a que peu de liens directs avec les précédents films Marvel et peut donc être vu sans connaissances particulières sur l’univers.
Nous suivons donc la constitution d’une équipe formée

de personnages peu, voire pas connus du grand public : Peter Jason Quill/Star-Lord (joué par Chris Pratt, qui a perdu du poids et pris du muscle pour l’occasion), Gamora (jouée par Zoé Saldana, grimée et quasi méconnaissable), Drax le Destructeur (joué par Dave Bautista, ancien catcheur), Rocket Racoon et Groot (deux personnages en images de synthèse, doublés respectivement par Bradley Cooper et Vin Diesel).

Chris Pratt avant/après (ça aide d’être bien payé quand on veut maigrir, on y gagne de la motivation! Note de la blogueuse)

Je vais, avant de développer plus, répéter ce qui a pu être dit de ce film dans les deux semaines et demie s’étant écoulées entre le moment où il est sorti aux États-Unis et le moment où je l’ai vu : si Star Wars épisode IV sortait aujourd’hui et se passait dans l’univers Marvel, ça donnerait ça.
De mon point de vue, la comparaison se tient, même si elle est en soi absurde. On ne peut pas comparer Guardians of the Galaxy à Star Wars en disant que si l’univers changeait, ce serait identique, vu que la force de ces deux films vient de l’univers qu’ils laissent apparaître.
Sur ce point, justement : Guardians of the Galaxy est pour moi un space opéra tirant parfaitement profit du riche matériel que représente l’univers Marvel. Il mêle ainsi les bons côtés des films Marvel représentatifs de la continuité Avengers, à savoir des émotions, de l’humour et de l’action, sans temps mort (LE grand reproche fait à Avengers et à Thor 2), chaque moment étant un mélange d’au moins deux de ces trois éléments, tout en étant justifié d’un point de vue narratif.

Et justement, parlons de l’intrigue et de la narration.
Tout d’abord, il est inutile de s’attendre à une intrigue originale, ou exceptionnelle. Elle n’est pas aussi portée sur le psychologique que pouvait l’être celle d’Iron Man 3 ou Days of Future Past, mais elle n’est pas non plus inexistante comme celle d’Avengers ou de Thor.
On suit le schéma classique du groupe de marginaux (comme le dit si bien une bande-annonce : un voleur, une assassine, deux gros bras et un maniaque) qui se retrouvent embarqués par accident dans des évènements qui les dépassent et finissent par (re)découvrir leur humanité (si l’on peut parler ainsi à propos d’extra-terrestres) et ainsi faire preuve d’héroïsme.

Groot, l’arbre-humanoïde dans le film. Excellent personnage.
Et dans le Comic

Le fait que le film ne comporte pas un, ni deux, ou même trois personnages principaux, mais bien 5, est la raison majeure pour laquelle le rythme du film ne ralentit jamais. Pour reprendre la comparaison avec Avengers, où l’on a également une pléthore de personnages « principaux » (Hawkeye et Black Widow restent secondaires) mais où ceux-ci sont déjà connus du public, Guardians of the Galaxy se voit obligé de présenter ces héros, ce qu’il fait tout au long du film, sans accabler le spectateur, voire sans que celui-ci se rende compte que les descriptions lui sont en fait destinées, grâce à des tours de passe-passe de mise en scène et de scénario. Chaque instant du film qui n’est pas dédié à combattre des méchants et/ou à faire progresser l’intrigue sert à mettre en place les membres de cette équipe improbable.

Rocket Racoon dans le Comic
Et dans le flm

D’un autre côté, comme je l’ai précisé, il suit le schéma classique des films d’aventure/action mis en place par des films comme Star Wars (on y revient) ou Indiana Jones, avec des héros se retrouvant donc à sauver le monde par hasard. Les personnages y sont attachants, les répliques parfois prévisibles, comme certains moments d’intrigue, mais comme le tout n’est jamais ennuyeux, toujours drôle, et surtout beau, on ne se lasse pas.

Sur le plan esthétique, donc.
Ce film est beau. Autant Thor 2 m’avait semblé vide, tout comme Avengers, et autant Man of Steel faisait trop images de synthèse, autant Guardians of the Galaxy est un pur space opéra dans la lignée du premier Star Wars (le IV, celui avec Han et Luke déguisés en Stormtroopers). Les environnements sont variés, hauts en couleurs, et peuplés d’aliens tous plus bizarres les uns que les autres (moins que Star Wars quand même, mais y a des trucs bien sympas), les vaisseaux impressionnent par leur design, leur animation, et surtout la manière dont ces éléments renvoient à des cultures bien distinctes. Comme je le disais, Guardians of the Galaxy bénéficie de la chance de pouvoir puiser dans la richesse de l’univers Marvel, et ne s’en prive pas.
Quant aux plans, ils sont également variés, mais nombre d’entre eux forcent l’admiration par leur beauté ou leur gigantisme. L’ambiance est également léchée, qu’il s’agisse du vaisseau de Ronan l’Accusateur (le méchant du film, joué par Lee Pace), de la prison spatiale du Kyln, de la planète Xandar, ou juste de Knowhere, colonie minière installée dans la tête d’une entité céleste morte depuis longtemps.

Enfin, mention spéciale à la musique, qui a beaucoup fait parler d’elle. On a affaire à un mélange de morceaux pop tout droit venus des années 80, ce qui est d’ailleurs justifié par le scénario, et qui servent à alléger l’atmosphère, et de morceaux d’ambiance plus classiques, discrets comme dans Captain America 2, mais efficaces car se conformant à ce qui se fait sur le sujet depuis 40 ans. Une bande-son surprenante par son air rétro occasionnel, mais adaptée à ce film qui semble rendre hommage à la trilogie originale Star Wars, qui reste le modèle du space opéra pas prise de tête et réussi.

Pour finir, petit point sur le rapport que ce film entretient avec les autres films Marvel et avec les comic books dont il est tiré.
Guardians of the Galaxy semble véritablement inaugurer la deuxième phase des films Marvel – je vais préciser pour la suite de ce paragraphe : quand je dis « films Marvel », j’entends ceux se passant dans le même univers qu’Avengers – parce qu’il ne repose que peu sur des éléments présents dans les films précédents. Les personnes les ayant vus reconnaîtront ces éléments, mais il n’est pas impératif de les avoir visionnés pour comprendre et/ou apprécier le film. Malgré tout, il tire enfin profit de ce qu’Avengers et Thor 2 avaient mis en place en terme d’éléments cosmiques.
Spoiler léger : Il met en place des éléments pour des films futurs, gardant le mystère sur certaines choses et alléchant le spectateur sur d’autres.
Nouveau spoiler léger : l’aspect fort de ce film est que ces éléments, donnés presqu’à la volée au spectateur, montrent qu’il y a bien plus à voir, et rendent impatient de voir la suite de ce film, prévue pour 2017.

Du point de vue du rapport aux comic books, ce film s’en tire avec les honneurs. Il regorge de clins d’oeil, d’ester eggs, auquels on est maintenant habitués. Encore de petits spoilers : De même, les personnages sont respectés par rapport à ce qu’ils sont dans les comic books, ce qui n’est pas forcément acquis d’avance (oui, je parle de vous, Deadpool, Rhino, et Mandarin !), que ce soit dans l’esprit, dans l’attitude ou dans l’apparence, Nebula étant le cas le moins conforme à ce que je viens de dire, avec le Nova Corps. Mais les quelques différences et/ou approximations s’expliquent par l’objectif de simplification afin de faciliter la compréhension par les personnes ne connaissant pas cette partie de l’univers Marvel : pour éviter que les gens ne se prennent trop la tête ou n’y comprennent rien, ils ont donc simplifié et/ou supprimé certains des éléments les plus complexes. Et l’objectif est atteint : tout est compréhensible, et expliqué petit à petit et clairement.

 

Howard the Duck apparait dans le film, après le générique. Il y aura donc une suite…

En résumé, Guardians of the Galaxy est un film mêlant humour et scènes d’action (combats terrestres ou spatiaux) de manière équilibrée, sans temps morts ni lourdeurs, et introduisant une nouvelle facette de l’univers Marvel d’une manière habile, sans trop révéler mais en retenant otage la curiosité du spectateur, grâce à une esthétique soignée et à des visuels superbes, qu’il s’agisse des costumes et apparences des personnages, des designs des vaisseaux, ou juste des décors ; le tout servi par une bande-son, qui, si elle ne se hisse pas au niveau d’un bébé de John Williams et n’en a d’ailleurs pas la prétention, reste tout à fait audible, et par son originalité contribue à l’ambiance générale.
À voir, donc, sans modération, et avec des amis !