Revenons au « silver dating » comme on dit dans la presse française (par exemple, le journal Le Monde en février 2021).
J’ai parlé ici de mes expériences infructueuses.
Notamment de ces demandes à la fois auto-centrées et dématérialisées d’une relation qui n’aurait de physique que le nom qu’on veut bien lui donner.
A vrai dire, j’ai retrouvé sur ce site de rencontres en ligne tous les défauts qu’on prête à la vie numérique : on papillonne, on triche, on espère le/la tweet/post/story suivant(e), on s’ennuie très vite, on zappe, on ne supporte plus d’attendre, de prendre son temps.

Néanmoins, les deux demandes de « satisfaction » par écran interposé me font encore me poser des questions.
Les hommes âgés (le premier avait près de 70 ans) ou « mûrs » (le second avait 50 ans à peu près), sont-ils devenus paresseux au point de ne même plus avoir le courage de faire une rencontre en face à face?
Est-ce de l’avarice, non pas forcément pécuniaire (quoique), mais affective?
Est-ce une vision étriquée de l’autre, nécessairement outil de sa propre satisfaction?
Pourquoi prendre la peine de s’inscrire sur un site de rencontres si on ne veut pas rencontrer une personne « en vrai »?
Pourquoi ne pas payer directement une chaine câblée spécialisée, une personne dont c’est le métier, un service en ligne?
Si un lecteur a un avis, je suis preneuse.

J’ai eu, il y a quelques années, des relations avec des hommes plus jeunes que moi (bien plus jeunes même), trouvés (si je puis dire) via des sites de rencontre.
Très beaux. Tous. C’en était même surprenant.
Gentils, voire galants.
Attentifs. Passionnés.

Aucun ne m’a proposé ce genre de relations sans contact (« se chauffer » mutuellement par appli, franchement, j’aurais décliné…).
On s’est vus.
On s’est plu.
Et on a poursuivi.
Ils ont découvert qu’ils pouvaient être plus que ce qu’ils étaient habituellement, se sentir avec moi tout à fait eux-mêmes.
Ils avaient leur vie, moi la mienne.
C’est d’ailleurs ce qui me lasse au bout d’un certain temps, l’accumulation de moments.

Ils en ont gardé un bon, un très bon souvenir. Ils me le disent encore.
Je pense à eux aussi.
Et moi aussi j’ai de bons souvenirs.

Peut-être devrais-je reprendre cette piste?
Me promener avec un chien (il parait que c’est magique pour faire des rencontres).

Pour le moment, je –je cherche le mot exact– renoncé, fais une pause, je jette l’éponge, je sursois…
Je ne me suis pas réinscrite.