Empoissonnée (Rebelles, film d’Allan Mauduit)
Empoissonnée, oui avec 2 N, voilà ce qu’est Sandra (Cécile de France, génialissime avec son regard dur et son maquillage outrancier et ringard – le crayon foncé autour des lèvres… et qui ne donne pas dans le « sois belle et tais-toi »), ex miss Nord-Pas-de- Calais, obligée de revenir 15 ans plus tard à Boulogne-sur-Mer chez sa mère (Béatrice Agenin, ex-sociétaire de la Comédie française, très bien) qui tient un camping de mobil-home assez miteux, et de prendre le seul travail qu’on lui propose : mettre des maquereaux en boîte.
Empoissonnée donc, et empoisonnée par cette nouvelle vie.
Mais la morosité ne dure jamais longtemps.
Jean-Michel, le contremaître, a la mauvaise idée de vouloir prélever son droit de cuissage et non seulement il perd son attribut viril (mmm…. scènes gore et hilarantes) mais aussi la vie. En laissant un gros sac de billets de banque derrière lui.
Ni une, ni deux, Sandra et ses copines de chaine de mise en boîte, Nadine (Yolande Moreau, égale à elle-même) et Marilyn (Audrey Lamy, impayable comme toujours) de garder le fric et les ennuis qui vont avec.
Traficants de drogue belges, petit entrepreneur dealer (Simon Abkarian, souvent voué aux rôles de « beau mec ») et flic ripou (Samuel Jouy, le beau gossse voyou de service) se croisent sur fond de misère sociale, de travailleurs/travailleuses pauvres et d’une sorte de résignation habillée de boites à karaoké et de bière – le Secours populaire joue un rôle dans l’affaire.
Il y a de la castagne, du pouvoir féminin, de la répartie. Sans oublier le fusil à canon scié dont on comprend assez vite qu’il va être le meilleur ami de la femme…
Allan Mauduit a réussi un film enlevé, drôle, réaliste à sa manière mais sans pleurnicheries.
Cécile de France génialissime, écrivai-je plus haut. Pour preuve, Dasola ne l’a pas reconnue tout de suite…
Le tout, sur fond de chanson du groupe Niagara (1984-1993) dont on n’a pas oublié les clips hyper-léchés (L’amour à la plage, Quand la ville dort, J’ai vu, Soleil d’hiver, Tchiki Boum…) et le charisme de Muriel Moreno.
Chantez avec moi – et Yolande Moreau, Cécile de France et Audrey Lamy dans un karaoké assez décoiffant: « Parle-moi d’amour… Je veux des baisers de velours….Mais je dois m’en aller…. »
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6 Comments
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Au départ ce film ne nous tente absolument pas, mais à force de lire toutes ces critiques, nous serons peut-être obligées d’y aller…
Bonne soirée
C’est un film gai, bien joué et finalement féministe!
Bonsoir Colette, merci pour le lien. Sinon, j’espère que le film va trouver son public malgré les réserves de certains critiques comme ceux du Masque et la Plume. Bonne soirée.
Je n’écoute pas le Masque et la Plume. C’est un film réussi, qui ne fait pas pleurer dans les chaumières et traite pourtant de gens bien ordinaires, limite « losers »… Le rebondissement final m’a bien plu.
Ah, oui, je me rappelle ce film (même plus de deux ans après…), bien apprécié à l’époque. Il me semble bien que le papa se rattrape à la fin, non? Et que les bien mal acquis profitent…
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
j’ai un peu oublié… mais j’en avais parlé ici : https://www.niftyfifty-and-the-city.com/empoissonnee-rebelles-film-dallan-mauduit/