Divines (film de Houda Benyamina)
Entre deux avions, entre la Suisse et le Maroc, j’ai pris le temps d’aller voir Divines, film de Houda (ou Uda) Benyamina.
C’est un film formidable, magnifique et désespérant à la fois.
La réalisatrice n’aime pas qu’on dise que c’est un « film de banlieue » ou « sur la banlieue ». Elle préfère le décrire comme « une grande histoire d’amitié, un film sur la colère, sur l’éducation sentimentale, un conte de fées tragique, un film d’action. Une sorte de Scarface conjugué au féminin. »
Et elle a bien raison.
On peut voir l’histoire de la jeune Doumia (Oulaya Amamra, soeur de la réalisatrice) qui vit dans un bidonville rom avec sa mère, femme paumée qui se jette à la tête de tous les hommes et veut s’en sortir grâce au « money, money, money » comme un récit d’apprentissage.
Flanquée de sa grande amie, Maimouna (Déborah Lukumuena), dont le père est l’imam local d’une cité de la région parisienne, elle décide d’aller voir Rebecca (Jisca Kalvanda), la dealeuse locale, puissante et respectée qui roule en voiture de luxe et a des minets qui ressemble à des gravures de mode.
Se greffe l’arrivée du Prince charmant en la personne du très beau Djigui (Kevin Mischel), danseur de rue et vigile au supermarché qui veut intégrer une compagnie de danse « ‘officielle ».
Doumia va devoir choisir entre l’argent, l’amitié et l’amour.
L’argent est un Dieu tout-puissant qui ne mène pas au bonheur et elle va en faire la terrible expérience. Djigui, arrivé dans sa vie, comme un guide qui pourrait la protéger des forces mauvaises, et Mamounia, son amie fidèle, religieuse et inquiète, ne feront pas le poids face à la tentation d’aller au plus vite pour enfin changer de vie.
Les critiques sont partagées, bonnes et mauvaises (ici et ici par exemple). Ca dépend sans doute de ce qu’on en attend et de ce qu’on reçoit.
J’ai été emportée par ce film, d’une force incroyable, aux actrices et acteurs éblouissants.
Les moments de grâce apportés par les scènes de danse et la musique classique permettent de souffler.
C’est un film très physique : les gens se touchent, s’empoignent, se bagarrent…
Houda Benyamina vise à présent les Etats-Unis et elle en a les capacités.
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4 Comments
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Vous n’êtes pas la première dans la blogosphère à donner un avis très positif ! On verra, parce que la prestation hyper »hysterique » de la réalisatrice à Cannes nous avait tellement agacées…
J’ai très envie de le voir pour ma part ! J’espère t’en dire plus une fois que ce sera chose faite.
Ton billet donne envie de voir ce film !
Je confirme : il est à voir!