Bon fils v/s Mauvaise fille? Pascal Bruckner/ Virginie Mouzat (récit/roman)
Lectures, Les Femmes/Women, Les Hommes/Men
0
Pour des raisons qui tiennent au hasard de mes divagations littéraires, j’ai lu en parallèle l’autobiographie de Pascal Brucker, Un bon fils (Grasset 2014) et celle de Virginie Mouzat, Une femme sans qualités (Albin Michel 2009). Premier roman pour la seconde, 11ème texte (et je ne compte pas les essais) pour le second.

Bruckner a livré un texte passionnant où il n’élude pas les ambiguïtés de sa position de fils unique face à un père antisémite, raciste, infidèle et violent. Les descriptions qu’il fait de ses parents rappellent celles que fait Lionel Duroy (dont j’avais parlé ici) des siens : un couple dysfonctionnel, comme on dirait aujourd’hui, où l’un des deux est soumis à l’autre qui en devient le tortionnaire et un couple qui dégringole peu à peu dans l’échelle sociale.
Très lié à Alain Finkielkraut pendant leurs années de jeunesse (j’avais lu leur ouvrage commun « Le nouveau désordre amoureux », paru en 1977), Bruckner lui-même a souvent été considéré comme juif, ce qui le faisait rire et évidemment ulcérait son père.
Bruckner ne parle pas que de son père, il revient aussi sur sa vocation d’écrivain, son goût de la lecture (« Les livres m’ont sauvé. Du désespoir, de la bêtise, de la lâcheté, de l’ennui. »), son amour des femmes et ce qu’il appelle « son instabilité sentimentale ».
Les pages où il décrit les dernières années de la vie de son père, et les sentiments ambivalents qui habitent ce fils si différent, sont touchants de sincérité : les efforts pour s’en occuper, les sentiments de haine et de dégoût qui remontent sporadiquement, le regret aussi.
Je me rappelais avoir vu Virginie Mouzat (50 ans), rédactrice en chef mode et luxe à Vanity Fair France,
présenter son premier livre à la télévision.

Virginie Mouzat à côté du photographe Patrick Demarchelier en octobre 2015