J’aimais bien la fin du précédent Avengers/Infinity War.
Thanos rayait de la carte la moitié de l’humanité, exprimant en substance qu’il y avait bien trop de monde et que les survivants n’avaient qu’à apprendre à mieux se comporter. Cette vision, certes un peu radicale, avait quelque chose d’écolo assez sympathique.
Endgame de Anthony et Joe Russo remet hélas les pendules à zéro au terme d’une très très longue histoire sans intérêt.
Intrigue molle. Personnages -et jeu d’acteurs- monolithiques.
Introduction laborieuse de l’histoire pour les spectateurs qui auraient oublié ce qu’ils ont vu lors du film précédent.
Bagarres stéréotypées. Humour très très faible.
Leçons de morale lourdingues et politiquement correctes au mépris de toute vraisemblance…

Pourquoi donc ces films plaisent-ils à certains qui vont les voir plusieurs fois?
Un de mes amis a vu 5 fois (et il n’a pas dit son dernier mot) Logan (film de James Mangold sorti en 2017) qui voit la fin du personnage de Wolverine, joué par Hugh Jackman. Car oui, les super héros meurent et ne ressucitent pas toujours. Logan qui, pour moi, est d’un ennui abyssal… Tout juste racheté dans les dernières minutes par la chanson de Johnny Cash.Les héros de ces films vivent en solitaires. Sans fratries, ni parents (sauf Thor qui nous montre sa Moman, la seule femme de sa vie et Spiderman), ni enfants. Je généralise, certains ont une famille ou un amour plus ou moins caché, plus ou moins heureux.
Leur seule vraie « famille », c’est leur troupe de mutants. Toujours prêts à se retrouver pour aller casser du méchant. Voire à sacrifier leur vie (oui, dans Endgame, il y a des sacrifices poignants) pour sauver l’humanité. Ils sont toujours là les uns pour les autres.

Aucun n’a jamais mieux à faire que d’aller se faire taper dessus.
Ils ne sont pas parfaits, font des bêtises ou de grosses erreurs mais les autres ne leur font jamais de reproches. Ils ne disent jamais : il y a quoi pour diner ce soir? Ils ne lavent pas leur costume et ne passent pas la serpillière. Les impôts, le chômage, l’arthrose, la myopie, les épargnent.
On ne sait pas où ils vivent. Ce pourrait aussi bien être dans une cave ou un placard…

Ca doit parler à ceux qui se sont senti humiliés quand ils étaient petits, qui ont été harcelés à l’école, dont la famille n’était peut-être pas assez démonstrative et qui ont du mal à se trouver une place dans la vie. Qui ne se trouvent pas assez beaux, assez forts, assez intelligents.
Avoir une « famille » idéale, faite de « tarés » comme vous, toujours présente et qui pleure avec vous: un idéal qui porte un espoir enfantin d’avoir une vie meilleure.
Les vrais passionnés peuvent parler des heures des super héros comme si c’était leur voisin, leur meilleur ami, leur frère, Platon et Nietsche (voir ce que Kid Loki écrivait pour Captain America, je ne suis pas sûre d’avoir tout compris).

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P. S. : je l’avoue : j’aime les Super Héros.
Ceux des comic books.

Avec une préfèrence pour l’âge d’or de DC et Marvel, de la fin des années 1930 à l’immédiat après-guerre. Superman et Wonder Woman (la seule super héroïne à avoir eu son comic book à elle), Batman et Mandrake (qui n’est pas tout à fait dans la même catégorie). 
Les Avengers sont un groupe de super héros de Marvel (récemment racheté par Disney): Captain America, Thor, Hulk, Iron Man, Antman  (l’homme fourmi), Spiderman (l’homme araignée), etc, etc.
Comme j’aime les comics -non pas que j’en lise réellement mais l’iconographie, l’utilisation de la perspective et ces héros un peu primitifs mais toujours en action me font rêver- , je suis généralement allée voir les films qui en sont tirés.
J’y vais pour rêver.

J’en sors énervée.
Dommage pour les acteurs, parce que Scarlett Johansson, par exemple, est une actrice qui sait prendre des risques. Comme elle l’avait fait dans Under the Skin qui est un petit chef d’oeuvre ou dans Don Jon en 2013, film de l’acteur Joseph Gordon-Levitt : dans le rôle de Barbara Sugarman, elle est désopilante.

image Allo Ciné
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Quelques réalisations échappent au désastre total.
Les Batman de Tim Burton (1989 et 1992) avec Michael Keaton dans le rôle éponyme sont de très loin les premiers sur le podium pour moi. Suivis de Wonder Woman réalisé par Patty Jenkins en 2017 et jouée par la délicieuse Gal Gadot.

image LCI
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