Je connais mal l’oeuvre du peintre français Nicolas Poussin (1594-1665), qui fut sous Louis XIII premier peintre du roi et directeur général des embellissements des maisons royales, et extrèmement jalousé toute sa vie, au point qu’après la mort de Louis XIII, il dut quitter la France pour Rome où il resta jusqu’à sa mort.
Le Louvre présente jusqu’au 29 juin une exposition intitulée « Poussin et Dieu ».
Le Dieu ci-dessus
fait partie du tableau « Le Printemps ou le Paradis terrestre » peint entre 1660 et 1664. Généralement Poussin est considéré comme un peintre formaliste, voire légèrement ennuyeux, mais en voyant ce divin personnage, vautré à plat ventre sur son nuage comme sur un promontoire, faisant un signe de la main en principe destiné à Adam et Eve qui figurent en bas du tableau, je n’ai pu m’empêcher de sourir . Si on suit les lignes du tableau et qu’on regarde de plus près les pieds en l’air de cet homme en blanc qui donnent l’impression qu’il est prêt à basculer en avant, sa chevelure dans le vent et sa posture désinvolte,  on a plutôt l’impression de regarder un Jupiter ayant trouvé dans le paysage une jolie jeune femme à son goût  que le Dieu sévère de l’Ancien Testament.

L’Eve, curieusement blafarde, peut-être tout juste née de la côte d’Adam, désigne le céleste personnage d’un doigt impératif, sans qu’on sache vraiment si elle alerte Adam sur sa présence ou si elle lui fait comprendre qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent, Dieu étant occupé à autre chose.
Poussin fut certainement un peintre très chrétien, il ne semble pas avoir manqué d’un certain humour, consciemment ou pas….