La nymphomane de Munich récidive

Sous ce titre digne de Qui Police, Détective et France-Soir, le digne Figaro (faut croire que ses vieux lecteurs, adeptes de Jean d’Ormesson, ont besoin de se secouer la q….tte de temps en temps), nous raconte l’histoire suivante – elle m’a été signalée par un de mes fidèles lecteurs qui souhaitait que j’en fasse un traitement « délicat à ma manière habituelle » (je cite):

Une «cougar» allemande a séquestré deux hommes pour satisfaire des désirs sexuels hors du commun. Elle va être jugée pour «violences» et «agressions sexuelles».

«Attention les hommes!», alerte la presse allemande. Une «serial nymphomane» sévit à Munich et après avoir littéralement épuisé deux hommes,

elle se chercherait de nouvelles victimes. Son premier «esclave sexuel», Dieter Schulz, un disc-jockey de 43 ans, témoigne en exclusivité dans le journal Tz-online. Au début du mois d’avril, il est abordé, dans un pub, par une jolie quadragénaire «aux courbes de sirène». Mais une fois chez elle, la sirène se transforme en tigresse. «On a d’abord eu trois rapports sexuels, raconte Dieter. Jusque-là, j’étais consentant.» Mais l’homme, harassé, n’arrive pas à s’extirper des griffes de la mangeuse d’hommes, qui a pris soin de verrouiller sa porte et de cacher ses clés. Une fuite par le balcon, du deuxième étage, s’avère impossible. «Je suis prisonnier, se dit Dieter. Alors je dois continuer jusqu’à ce qu’elle s’endorme. On a encore fait cinq fois l’amour.» Huit fois en cinq heures, «comment un homme peut-il réussir ce tour de force?», s’interrogent les tabloïds allemands, qui ont fait appel à l’expertise d’un sexologue… Toujours est-t-il que Dieter, réfugié sur le balcon, réussit à appeler la police: «Aidez-moi!, supplie-t-il. Elle essaie de me tuer avec le sexe… Je ne peux pas sortir et je ne peux pas continuer!» Quand les policiers arrivent, dix minutes plus tard, la nymphomane, entièrement nue, leur proposera une «séance de groupe»… «Sans succès», note le rapport de police.

Un court séjour en hôpital psychiatrique ne suffira pas à calmer l’insatiable quadragénaire. Quelques semaines plus tard, elle récidive! La seconde victime est un jeune Africain de 31 ans, rencontré dans un bus. Même scénario dans l’appartement. Quand le pauvre homme demande grâce, elle «l’oblige à continuer». Ne lui accorde «aucune pause». Le calvaire du jeune homme durera 36 heures, jusqu’à ce qu’il arrive à s’enfuir. Des passants l’ont retrouvé en larmes dans la rue. «Oh, mon Dieu, c’était l’enfer, a-t-il avoué à la police bavaroise. Je ne peux plus marcher.» Cette fois encore, les policiers découvrent chez elle la femme, toute nue, prête pour de nouveaux exploits avec eux… Pour expliquer son comportement, elle a avoué «vouloir à tout prix un enfant», malgré ses 47 ans. Elle a été internée dans un hôpital psychiatrique, dans l’attente de son jugement pour «violences et agression sexuelles» et «séquestration».

J’adore tout dans cet article!!

– les courbes de sirène.

– le sexologue chargé de dire si huit fois en cinq heures c’est possible. Peut-être qu’elle les gavait de Viagra, soigneusement dilué dans du whisky ou de la vodka…

– le Dieter qui gémit : « elle veut me tuer ».

– les policiers qui refusent vertueusement la « séance de groupe ». DSK n’a pas fait d’émules en Allemagne. Apollinaire non plus. Dans les « Onze mille verges »(1907) qu’on peut relire bien que ce soit un texte passablement bâclé, les policiers ne refusent pas une petite séance du même genre.

– L’Africain qui sanglote « je ne peux plus marcher ». (Notons tout de même que ce genre de détails est rarement rapporté dans les cas, bien plus courants, de viols de femmes par des hommes. Cela irait-il de soi pour une femme, tellement de soi qu’on ne prend pas la peine de le mentionner, mais serait une source d’indignation, à laquelle se mêle une indiscutable moquerie, quand il s’agit d’un homme?)

– quant au désir d’enfant, est-ce un signe de folie? Même à 47 ans?

J’ai poussé la conscience professionnelle jusqu’à regarder le tabloid en question sans trouver l’article. Le Figaro aurait-il tout inventé? Humour et sexe, ce serait un signe de bonne santé pour ce journal, non?

(L’amour toujours/2)