Adapter des poèmes pour en faire des chansons n’est pas si facile qu’il le parait. Par exemple, je n’ai jamais été fan de Jean Ferrat chantant Aragon. Trop académique. Trop « officiel » (officiellement communiste). Trop lyrique.  Et puis cette pochette dorée comme un papier de Noël….
Alors que Léo Ferré apportait une sorte de gouaille à certains textes moins « classiques ».
J’ai toujours aimé les clips musicaux depuis qu’ils sont apparus à la télé (scopitones, puis clips à la chaîne).  Une poétesse française oubliée a été réveillée par Pascal Obispo.
Marceline Desbordes-V almore (1786-1859), comédienne, puis auteure prolixe de poésie, fut, malgré une éducation très faible, reconnue comme une poétesse importante par Balzac, Verlaine, Baudelaire. Elle fut assez connue pourtant au XXème siècle pour avoir droit à son timbre
Image : franceculture.fr
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« Le secret perdu », écrit vers 1860,
est une poésie inédite, joliment mise en musique par Obispo (premier extrait de l’album qui sortira en février 2016).

Vous pourrez aussi revoir et réécouter ici Patachou chantant « le petit bal mal famé ».
Et aller sur le site officiel  de Marceline Desbordes-Valmore.
Qui me consolera ? – « Moi seule, a dit l’étude ;
« J’ai des secrets nombreux pour ranimer tes jours. » –
Les livres ont dès lors peuplé ma solitude,
Et j’appris que tout pleure, et je pleurai toujours.
Qui me consolera ? – « Moi, m’a dit la parure ;
« Voici des noeuds, du fard, des perles et de l’or. » –
Et j’essayai sur moi l’innocente imposture,
Mais je parais mon deuil, et je pleurais encor.
Qui me consolera ? – « Nous, m’ont dit les voyages ;
« Laisse-nous t’emporter vers de lointaines fleurs. » –
Mais, toute éprise encor de mes premiers ombrages,
Les ombrages nouveaux n’ont caché que mes pleurs.
Qui me consolera ? – Rien, plus rien ; plus personne.
Ni leurs voix, ni ta voix ; mais descends dans ton coeur ;
Le secret qui guérit n’est qu’en toi. Dieu le donne :
Si Dieu te l’a repris, va ! renonce au bonheur !