Quand on est grognon -ce qui est mon cas et ne devrait pas s’arranger à court terme-, les romans policiers de Stuart Kaminsky (1934-2009) sont un petit réconfort. Auteur prolixe, Kaminsky a écrit notamment 24 romans policiers qui se passent pour la plupart pendant la Seconde Guerre Mondiale à Hollywood. Toby Peters, détective privé plutôt miteux mais tenace, est régulièrement sollicité par des vedettes, victimes de chantage, de menaces ou soucieuses de régler discrètement un problème.
Ainsi Mae West apparait dans « Moi, j’aime le cinéma » ((He Done Her Wrong Traduit par Simone Hilling).
Phil est le frère policier de Toby, irascible et sanguin. Il  lui demande d’aider la fameuse -et sulfureuse – actrice à récupérer un manuscrit autobiographique qui lui a été volé.
Cette demande mène Toby dans un monde où les hommes se travestissent en Mae West pour des soirées qu’elle organise, où les fous ne sont pas ceux que l’on croit. On croise aussi le réalisateur Cecil B. DeMille.  Après pas mal de coups reçus et donnés, quelques morts, et beaucoup de bols de céréales, le repas favori de Toby, la vérité fait jour. Mais c’est déjà le moment de prendre une autre affaire….

Ce qui fait le charme de ces romans, ce sont les personnages décrits avec une sorte d’allégresse moqueuse. Toby vit dans une pension tenue par une dame totalement sourde et qui écrit des romans fleuve. Gunther, son voisin, suisse, nain et traducteur, passe régulièrement lui faire du café avant faire la vaisselle. Quant à son bureau, il jouxte le cabinet de Sheldon Minck, dentiste véreux, interdit d’exercer. Le crâne de Toby a reçu tellement de coups qu’il « n’a plus le droit anatomique de recevoir le nom de crâne ». Plongé dans un univers peuplé d’excentriques et de monomaniaques, Toby poursuit la quête de la vérité pour l’amour de son art plus que celui de l’argent.

image Babelio
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Parus aux éditions 10/18 « Grands Détectives » (auparavant en Série Noire, Gallimard)
Pour le plaisir, une citation de Mae West : ‘Men are like linoleum floors. Lay ’em right and you can walk all over them for years.’