« Duane est dépressif » de Larry Mc Murtry m’a tellement plu que je me suis mise à la recherche des livres antérieurs.
DSC_1103 (450x800)J’ai trouvé « La vallée des chagrins », traduit par Alain Delahaye pour Denoël en 1974 avant de m’apercevoir que celui-ci, « Et tous mes amis seront des inconnus » était le même livre (All My Friends Are Going to Be Strangers, paru en 1972), dans une nouvelle traduction de Laura Derajinski aux éditions Gallmeister (2013).
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A ma décharge, au dos du premier figure seulement un extrait de la première page alors qu’au dos du second, on a un résumé, finalement moins alléchant que l’extrait.
Je lis la version la plus récente mais je préfère la couverture la plus ancienne!
C’est une sorte de
road movie pour écrivain. Danny Deck publie son premier roman et épouse Sally qu’il vient de rencontrer et dont il est tombé amoureux d’un coup. Les deux évènements lui procurent une joie qui ne va pas être durable. Sally s’avère être une fille indifférente et égoïste. Quant à l’écriture, ce n’est pas si simple qu’il y parait. Danny  va de place en place et de bras en bras, sa seule vraie crainte étant de rater le coche. Ses cheveux longs lui attirent quelques ennuis, notamment de la part de policiers texans qui le soupçonnent de toutes sortes de choses. Ce livre nous replonge dans l’Amérique des petites villes pendant les années 1970, lieux et période pas très ouverts aux excentricités sauf si vous étiez sur la côte Ouest. Même le mariage ne protège pas Danny de l’opprobre générale. La solution? Fuir et ne pas trop penser aux regrets!
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Je viens de finir le premier tome de « Lonesome Dove (le dernier western) ». Ce livre a connu un immense succès aux Etats-Unis et a reçu le prix Pulitzer. Sans en faire trop dans la reconstitution, Mc Murtry nous raconte la vie au Texas, dans les très petites villes vers 1880. Eleveurs, cow-boys, notables,  prostituées,  tous vivent dans des conditions sommaires, et même miséreuses : sols en terre battue, nourriture à base de haricots, vêtements portés toute l’année, pénurie de conjoints…
On y retrouve le regard humain que porte Mc Murtry sur ses semblables, les hommes qui ont du mal à séduire les femmes, les femmes qui sont indépendantes ou se méfient. Drôle, réaliste et à sa manière optimiste. Puisque les personnages qui nous ressemblent tous un peu se sortent des pires situations, pourquoi pas nous?
« La dernière séance » (The Last Picture Show, 1966. Traduit par Simone Hiling. 1ère édition, Robert Laffont, 1972, dont la couverture apparait deux fois dans ce billet, par erreur et non parce que j’aime deux fois plus ce livre que les autres!) se passe dans la région chère à Mc Murtry, le Texas, en 1951 et nous montre un jeune Duane Moore, qui va au lycée, a un travail de nuit en plus de ses cours pendant lesquels il rattrape le sommeil, une amoureuse de plus en plus fuyante et des copains. Mc Murtry nous livre une description assez crue de la vie sociale, sentimentale et sexuelle des jeunes et moins jeunes dans une zone rurale où il y a peu de distractions, sinon le billard, le bal annuel et les bizutages et blagues en tout genre. Tous espèrent plus ou moins une vie meilleure sans exactement savoir ce qu’elle serait.
Bien que Larry Mc Murtry, 79 ans,  nous parle de son Texas natal, ses livres ne ressemblent pas à la littérature américaine contemporaine trop souvent formatée par les ateliers d’écriture. Ses personnages parlent de lui et nous aussi. De l’adolescence, de l’amour et ses erreurs, des rêves qui se prolongent tard dans la vie et de la nature qu’il regarde avec attention.