REUTERS/M. BRINDICCI, parue dans 20 minutes

Voilà que le tout un chacun, même les Matching Points qui pourtant ne colportent jamais de ragots, qu’il ait voté ou pas pour le président actuel de notre république, apprend que ce dernier a une liaison avec Julie, une actrice d’une quarantaine d’années. Il se fait déposer en scooter chez elle, « à deux pas de l’Elysée », accompagné d’un seul garde du corps qui fait aussi office de livreur de croissants le matin. C’est un scoop « offert » à prix d’or par un journal populaire. A prix d’or, car le journal a payé les locataires de l’appartement faisant face à l’immeuble de Julie pour qu’ils laissent des photographes s’y installer.
Ledit président a réclamé, sans nier les faits, le droit à la vie privée. C’est ce qui semble avoir étonné le plus la presse française, qu’il ne nie rien.
Curieuse époque que la nôtre…

La précédente (oui j’anticipe un peu!) quasi (j’écris quasi parce qu’ils ne sont pas mariés) Première Dame, Val, avait fait les choux gras de la presse pour son antipathie et sa jalousie forcenée à l’égard de Ségo, la première compagne du président et la mère de ses quatre enfants. Laquelle avait dit à la télévision qu’elle avait dû faire seule sa campagne présidentielle, optant pour une posture à la Lady Di se plaignant d’avoir été « dans un mariage à trois ». Val envoyait des tweets de soutien au concurrent de celle qui, pourtant, n’était plus sa rivale. Un grand déballage de médiocrité avait accompagné les mois suivant l’élection présidentielle. On tremble de ce que Val pourrait faire à la mignonne, et surtout, plus jeune qu’elle, Julie.

Curieuse époque que la nôtre.
Nous ne sommes pas aux Etats-Unis où

un élu de renom de plus de cinquante ans avait été photographié dans un couloir d’hôtel tenant dans ses bras un bébé qu’il avait eu avec une jeune femme de moins de trente ans alors même que son épouse légitime luttait contre un cancer. Pas en Espagne où les différents membres de la famille royale sont poursuivis les uns après les autres pour des affaires douteuses. Ni en Belgique où les filles illégitimes des rois parlent à la presse. Nous sommes en France où jusqu’à présent, la presse à sensation évitait de montrer ce genre d’affaires. Certes on y a vu l’ancien président et sa chanteuse d’épouse, Ségo et Val en maillot de bain et on avait appris que un de nos anciens présidents (celui d’avant celui d’avant) se promenait en chaussettes dans ses sandales quand il était au fort de Brégançon. Rien de bien méchant.
Pourquoi ce changement? Cette indiscrétion de premier plan?
Peut-être l’effet Facebook/twitter/instagram qui veut qu’on sache tout sur tout le monde, qu’on vive sa vie au grand jour, dans ses moindres détails, sans en cacher les aléas et les rebondissements.
Peut-être aussi une américanisation de notre société qui amène les fautifs à admettre publiquement leur faute et à se repentir tout aussi publiquement en ajoutant quelques larmes de crocodile. Rappelons-nous DSK interviewé par Claire Chazal.
Certainement l’effritement du respect dû au plus haut personnage de l’Etat au profit d’un vedettariat digne de la télé-réalité.

Curieuse époque que la nôtre qui est aussi confrontée au match Valls/Dieudonné (Polinacide en parle, ses lecteurs commentent) …
Mais, après tout, ce président-ci revendiquait une présidence « normale ». Tous ses prédécesseurs ont eu leur lot de liaisons plus ou moins discrètes. Pourquoi ne suivrait-il pas le même chemin?
C’est « normal », non?