Les pièces de Tennessee Williams (1911-1983) sont souvent plus connues par leur adaptation cinématographique.
Vous avez certainement vu Un tramway nommé désir (1951) d’Elia Kazan avec Marlon Brando (Kazan avait d’abord mis en scène la pièce avec le jeune Brando) et Vivien Leigh, Baby Doll (1956) du même Elia Kazan avec Caroll Baker, sur un argument assez proche de Lolita de Nabokov, lui aussi adapté au cinéma ou encore La chatte sur un toit brûlant (1958) de Richard Brooks avec Elizabeth Taylor et Paul Newman, Soudain l’été dernier de Joseph Mankiewicz,  avec Elizabeth Taylor, Katharine Hepburn et Montgomery Clift.
Cette liste de cinéastes et d’acteurs prestigieux indique bien la célébrité de T. Williams dans les années 1950.
IMG_5922La ménagerie de verre (The Glass Menagerie) a été adaptée au cinéma en 1950 par Irving Rapper avec Jane Wyman et Kirk Douglas, puis en 1987 par Paul Newman avec John Malkovich, Joanne Woodward et Karen Allen. Je crois que je n’ai vu aucune de ces versions.
Williams est né dans le Mississipi et ses pièces parlent souvent d’une chaleur étouffante, de la moiteur de l’air, des frustrations et des découragements, des regrets et des espoirs perdus. Les hommes sont brutaux et les femmes égarées.
La ménagerie de verre est sa deuxième pièce. C’est un huis-clos qui se passe dans un appartement à Saint-Louis dans le Missouri. Amanda Wingfield (Dominique Reymond) y vit avec ses deux enfants, Tom (Olivier Werner),  qui est le seul à travailler pour entretenir la famille, et Laura (Solène Arbel). Le père et mari a disparu, il y a déjà longtemps. Amanda se repose sur son fils pour prendre soin d’eux et cherche à tout prix à assurer à sa fille une bonne situation, soit un métier, soit un mari.
Invité par Tom, Jim (Pierric Plathier) semble un moment être ce mari idéal qui permettrait à Laura de quitter la maison.
L’atmosphère est étouffante, au sens propre comme au sens figuré.
La mise en scène
de Daniel Jeanneteau est remarquable de finesse.
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Peu d’éléments de décors mais tous frappants: un sol dans lequel les acteurs semblent s’enfoncer, un tulle qui nous les masque un peu et indique que ce sont des souvenirs de son passé que Tom raconte, des costumes superbes.
Tous les acteurs sont excellents, en particulier Dominique Reymond, poignante et drôle.Bien que la pièce ait vieilli, c’est un spectacle qu’il ne faut pas manquer (à Paris, et s’il tourne en province), comme le souligne l’excellente critique de Jean-Luc Porquet dans le Canard Enchaîné.

Merci à mon amie Anouk pour cette invitation.

Du 31 mars au 28 avril au théâtre de la Colline à Paris.
Ensuite à Bourges, Brest et Reims en mai.