Mmmm, j’ai décalé la parution de ce billet et Polina m’a prise de court! C’est décidément bien le « it-sujet » (après les it-girls, les it-sacs, les it-séries télés, on ne peut plus parler de marronniers mais de « it-sujet »!). Elle évoque « l’art de la simplicité », c’est le titre d’un livre de Dominique Loreau, qui donne diverses idées pour simplifier sa vie, un peu ou beaucoup comme l’auteur qui vit, apparemment, dans un certain dépouillement. D’ailleurs Loreau a aussi écrit : « L’art de l’essentiel : jeter l’inutile et le superflu pour faire de l’espace en soi » et tout un tas de livres sur le même sujet -qui doivent aider à remplir son compte en banque puisqu’elle ne remplit pas ses placards…

De temps en temps, comme après un décès qui aspire le passé comme les souvenirs (puisque l’autre n’est plus là pour donner sa version, le passé devient univoque sans qu’on soit contredit) et oblige à faire des tris, on a besoin de « faire le vide ».
Faire le vide semblant davantage réservé à la méditation dont toutes les techniques possibles et imaginables envahissent nos vies, le mot « fashionable » (je n’ose pas écrire à la mode, on croirait que je suis née en 1876) d’aujourd’hui pour le tri, c’est « détox« .
Détox alimentaire : tous les magazines vous proposent leurs petites idées, souvent à bases de jus de légumes et de fruits, et en profitent pour faire la promotion des derniers livres de diététique ou des sociétés qui vous livrent à domicile de quoi « détoxifier » votre porte-monnaie autant que vos intestins (au secours, j’écris comme Philippe Bouvard!).
Détox d’icônes (comprendre « icones mode ». D’ailleurs, pourquoi si peu de Françaises dans ces demoiselles?), comme l’écrit Balibulle, relayant un autre blog
Détox d’armoire comme nombre de blogueuses françaises et anglo-américaines nous l’expliquent à longueur d’écran.

Photo tirée du site : http://donnygalella.com

Dans mon état actuel,

vaguement dépressif, envahie que je suis par l’absolue nécessité de trier pour pouvoir tourner la page, je ne parlerais pas de détox mais de survie. Comme on jette d’une barque de sauvetage tout ce qui l’alourdit et pourrait la faire couler.
Je l’ai déjà écrit, c’est difficile, très difficile.  J’ai l’impression de vivre entourée d’un déballage d’objets hétéroclites qui attendent leur destinée. Car, commencer par un bout pour finir par l’autre comme aurait dit mon père, ça ne marche jamais…
Au demeurant, je vide régulièrement mes placards, ça calme mon anxiété en me donnant l’impression de faire une chose utile. Et même pas en période de soldes, propice aux achats nombreux.  Non, c’est toute l’année que je fais des coupes sombres dans mes armoires.
Mon déclic? Quand je n’ai plus de cintres disponibles…
Récemment j’ai acheté quelques t-shirts en prévision de l’été, et ce modeste achat a utilisé mes derniers cintres. Il était temps de plonger dans les placards et de le « détoxifier »!

Mais il y a d’autres méthodes.
Balibulle a fait le test des portants. En plusieurs étapes. Il faut deux portants :
un avec ce qu’on met et l’autre avec ce qu’on ne met pas mais ne veut pas jeter, vous regarderez.
Le blog « L’Armoire essentielle » s’est lancé dans « l’armoire 2.0« . Là encore en plusieurs étapes. Après les premiers constats, le premier bilan : il suit généralement une période, plus ou moins longue, de non-achat de vêtements. Petite victoire de femme – mais les hommes sont tout aussi compulsifs, sauf que ce n’est pas pour les mêmes choses (joujoux électroniques, matériel musical ou culinaire, tatouages, etc).
3ème étape : ranger ce qui reste pour ne rien oublier : suspendre les uns, plier les autres, mettre en boîtes le reste.
Bien entendu , il faut trouver l’armoire « idéale », les boites « parfaites », les cintres « parfaits », de préférence en bois (le tout est supposé être assorti…) et la méthode imparable pour ne plus recommencer à créer des trous noirs dans ses placards.  Une blogueuse américaine prétend même ne pas s’être rendue compte que sa chatte avait fait des petits au fond de son placard, c’est en voyant les chatons s’aventurer au dehors qu’elle a découvert l’affaire!
L’armoire idéale : tout un Eldorado à conquérir! Ca rejoint les interminables discussions sur les chaussures/parkas/pulls/ « parfaits » pour arriver à cette garde-robe capsule, minimaliste mais qui répond(rait) à toutes les occasions de la vie. On passe de la névrose de l’empilement à celle du dépouillement, de la boulimie à l’orthorexie, voire l’anorexie.

Malgré tout, si vous vous y collez, vous partirez de ça (sur le site Frugal Up North qui ne semble plus être alimenté, mais je souhaitais montrer le placard d’une femme « ordinaire ») :

pour arriver à ça :

Mon dressing idéal pourrait bien être celui-là : très grand, avec une lumière naturelle, une vaste penderie, des tiroirs, un meuble à chaussures.
C’est celui de Deborah Kaplan, photographié sur le site Closet Visit.
Et vous?
Quel est le déclic de votre détox de placards?