Un bouddhiste en colère (The Angry Bouddhist. 2011. Chez Liana Levi pour la traduction française par Jean Esch) est à la fois échevelé, foisonnant et tout à fait plaisant.
photo : babelio.com
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Jimmy Duke, ex-policier et apprenti bouddhiste (dans le cadre des fameuses sessions de gestion de la colère/Anger Management, chères aux psys américains) est aussi le frère de Randall, politicien ambitieux et de Dale, petit voyou en fauteuil roulant et sujet à des AVC. Randall se présente contre la sexy Mary Swain, protégée par le chef de la police locale, Harding Marvin, qui n’aime qu’un seul être, Fléau, son rottweiler et trompe sa femme avec Nadine, professeur de tennis bisexuelle, qui a aussi couché avec Kendra, la femme de Randall.
Le tout se passe à Palm Springs en Californie dans une chaleur infernale et à proximité du désert.
Sur fond de magouilles électorales, de religiosité et de combats politiciens sans pitié, chacun de ses personnages essaie de tirer son épingle du jeu : gagner les élections, quitter son conjoint, le garder, trouver de l’argent,  par tous les moyens possible, que ce soit le mensonge, la vérité, les menaces, le chantage ou l’assassinat.
Jimmy essaie de garder son calme pour suivre l’enquête à titre officieux et prend régulièrement conseil auprès de Bodhi Coletti qui donne des cours de méditation bouddhiste par Internet. Ainsi, pour gérer les pensées négatives, elle suggère de regarder naître la pensée (le plus souvent négative), de la placer dans une bulle rose et de la regarder s’envoler. Technique peu orthodoxe mais qui fonctionne selon Jimmy et, je suppose, son créateur… On a même droit à un échange de mails entre le professeur et l’élève sur la difficulté d’arrêter de penser à ce qui vous obsède.
Troisième roman de Seth Greenland, par ailleurs, scénariste pour des séries télé et auteur de pièces de théâtre, Un bouddhiste en colère tranche sur la cohorte habituelle de tueurs sadiques, de flics alcooliques et désabusés (bien que Jimmy soit désabusé et ancien alcoolique). Peut-être parce qu’il décrit aussi un milieu et donne vie à des personnages réalistes et déjantés (comme dans la vie, quoi!)