Avouons-le : ici on a été Royaliste – et sans les états d’âme ni le nez pincé qu’on a vus si souvent à gauche comme à droite! Ce blog ne veut pas faire de politique. Tout simplement on a admiré la transformation de la femme, cette énergie mise à devenir chic, moderne, souriante, rayonnante et … jeune! On a assisté à la naissance d’un charisme simple et pourtant sophistiqué (mmm… ces petites tenues noir et blanc de Paule Ka, les escarpins fins, les jolis bijoux, tout était bien). On a aimé son aisance à la télévision – le moment avec Djamel Debbouze au Grand Journal-. Parce que tout de même, elle revenait de loin… Et puis la première femme candidate à la présidentielle pour un grand parti et au second tour, ça méritait un peu de respect.

mais on était aussi Valériste –

On a regardé fidèlement son émission « Politiquement parlant » sur Direct 8. On en aimait bien la construction avec les reportages encadrant l’interview proprement dite, la durée et la présentatrice, ses tenues sobres, sa mèche à la Veronica Lake, ses pendentifs au coeur en verre  dont on se demandait si c’était son compagnon, l’actuel Président qui les lui offrait car elle ne les quittait plus et ça faisait un peu « message personnel » et même sa voix un peu nasale et son air froid.

Bref, on aimait bien les deux quand la cohabitation se passait bien. On était Royaliste et Valériste.
Ces derniers temps, on se demande si on ne va pas être obligée choisir son camp, surtout quand on lit…

dans l’Express que « Ségolène Royal reste, cinq ans après l’annonce de la séparation, l’objet d’une jalousie profonde et irraisonnée de la part de celle qui lui a succédé dans le coeur de François Hollande ». « Avec Valérie, tout ce qui concerne Ségolène sort du domaine du rationnel, constate un proche. Il est quasi impossible d’aborder ce sujet devant elle, même sous un angle uniquement politique. »
On comprend mal cet acharnement public. Que celle qui a été plaquée pour une plus jeune  soit jalouse, aigrie, malheureuse, vindicative, revancharde, – surtout quand la rupture intervient en plein milieu d’un enjeu personnel majeur, une campagne présidentielle-, on peut l’envisager.  Sauf que ce n’est pas le cas. Que ce soit l’inverse, que ce soit celle qui occupe le lit conjugal qui crève de jalousie, suscite incrédulité et malaise.

La vie est une ligne continue ou discontinue mais dont on ne peut pas refaire le tracé. Que l’on soit de gauche ou de droite, de province ou de Paris, il y a mieux à faire que de vouloir effacer le passé de celui avec qui on vit. Pourquoi donc cette jalousie? Qu’y a t-il à perdre quand on est la gagnante non seulement dans le coeur de l’Ex mais aux yeux du monde entier? Qu’y a-t-il à gagner à montrer tant d’acharnement, tant de petitesse? Le dernier épisode du tweet de soutien au candidat dissident aux législatives contre l’Ex de son Président de compagnon ne la grandit pas. Pas plus que ne l’avaient grandie les remarques acerbes au fils ainé de l’Ex. Mme V. regretterait-elle de ne pouvoir faire comme l’épouse du précédent Président: offrir un(e) petit(e) dernier(ière) au Président en exercice?
Quand on est la nouvelle femme d’un des hommes les plus en vue, il est bon d’être généreux avec l’ancienne.  Surtout quand celle-ci a fait preuve d’une dignité à toute épreuve, allant jusqu’à « faire le job » pour son Ex dans des porte-à-porte dans les HLM de banlieue et renoncer à être présente à l’Elysée au moment de la prise de fonctions. Si on n’y arrive pas, il faut peut-être se rappeler qu’on vit sous le regard du public, des partis, de la presse (même à l’étranger), de la Toile et des blogs (voir l’excellent article d’Olympe et les commentaires y compris de votre rédactrice) des voisins, des amis, des enfants. La journaliste qui veut continuer à être une femme-indépendante-qui-travaille-pour-entretenir-ses-enfants pourrait peut-même envisager que son attitude ne rend pas service à la cause des femmes (toutes des hystériques, voilà ce qu’on va encore entendre).

Ce qu’on souhaite à la Nifty Fifty Royaliste qui garde la tête haute et souriante en toute circonstance? Qu’un superbe trentenaire du PS tombe sous le charme, s’accroche à son bras et lui fasse tourner la tête sur son manège à lui*.

Ce qu’on souhaite à la Nifty Forty Valériste? Un sursaut de dignité et le retour à la raison. Ou qu’un éléphant du PS utilise un foulard trouvé dans une boutique de Beaugrenelle, le centre commercial de l’arrondissement où elle réside, pour la baillonner en douceur…

*Edith Piaf, mon manège à moi.

Finalement, on a choisi son camp. Car, en de telles circonstances, il faut savoir où on est. On est royaliste.