Pour finir la semaine de la Fête des Pères et puisque c’est la fête de la Musique, une chanson, en allemand, la seule dans cette langue, du deuxième disque de Soap&Skin (Anja Plaschg), chanteuse autrichienne de 22 ans dont j’ai déjà parlé ici pour sa reprise décalée de Voyage Voyage.
Anja a écrit la chanson suite à la mort de son père.
Version « live » à Londres du 11 avril.

Que raconte….

cette chanson? Et pourquoi en allemand?
En allemand, parce que : « l’allemand est une langue dure, concrète. Moi, je travaille mes textes selon une approche plus poétique, en jouant avec les modulations sonores. De plus, cette répugnance à écrire dans ma langue découle d’une forme de pudeur : ce que j’ai à dire m’apparaît plus précisément en allemand, cela me perturbe. J’aime la zone de flou qu’occasionne le fait de m’exprimer dans une langue étrangère. Pour cette chanson, c’était cependant une évidence : parler de la mort de mon père devait se faire dans sa langue à lui – la nôtre. Par ailleurs, l’aspect dramatiquement concret que je reproche à l’allemand cadre avec ce que cet événement a de très cru et de tout à fait tangible pour moi. Je pense tout de même que je ne le referai pas : c’était un événement et une occasion unique. » Interview sur le site Standards and More par Mathilde Janin, 18 avril 2012
Je sais que j’ai des lecteurs et lectrices germanophones qui traduiront mieux que moi si ils/elles le veulent bien.  « Arrête les pendules/Empêche le chien d’aboyer après le vélo/Où que je me cogne je te trouve/Tu tombes dans l’ombre des jours/Comme le calme et la piqûre…

Haltet alle Uhren an,
hindert den Hund daran das Rad anzubellen
Wo immer ich aufschlage finde ich dich
Du fällst im Schatten der Tage
als Stille und Stich
Ich trink auf dich dutzende Flaschen Wein
und will doch viel lieber eine Made sein

Der Sarg fällt zusammen
die Blume fallen in die Wangen
Zuerst weiß dann blau dann grau dann grün dann Schaum dann braun und Laut und Staub

Bitte schlag dich aus meinem Kopf meinem Haus
wie sonst halte ich den Graus aus
mit welchem Herz?
Mit welchen Körper
aus?
Aus.

Wo immer ich aufschlage find ich dich
du fällst im Schatten der Tage
als Stille und Stich
Ich wart auf dich wann kommst du wieder Heim
ich wollt noch nie lieber eine Made sein
eine Made sein
eine Made sein
eine Ma

Lass mich rein rein bein
hart wie du sein
lass mich in dein Aug hinein
Ich will es sehen
die Prüfung bestehen
ohne Pein
ohne Pein
ohne Pein
lass mich rein
du Stein

Mir hilft kein Warten und kein Wein kein Schreien

Um Alles in der Welt
das dich am Leben hält
zerschlag ich auch mein Himmelszelt
auf dass es unter dir zusammenfällt
und du dich neigst
und du dich endlich wieder zeigst.

La version du disque