Le chant du loup (premier film d’Antonin Baudry) nous plonge, c’est le moment ou jamais d’utiliser ce verbe, dans l’univers des sous-marins, donc de la marine nationale. C’est tout un univers où il est préférable de ne pas être claustrophobe ni rétif à l’autorité. L’intérieur d’un sous-marin, c’est tout petit. Les hommes (on ne voit pas de femmes militaires) sont les uns sur les autres. Littéralement. Et sont souvent appelés par leur fonction plus que par leur nom.
Le jeune, beau et craquant François Civil joue Chanteraide, dit aussi Chaussette, un marin doué d’une « oreille d’or ». Au-delà de l’oreille absolue, il mémorise et identifie tous les sons sous l’eau. Son jeu est délicieux, on a envie de le croquer.
Il y a des erreurs, des doutes, des ordres présidentiels qu’on suit (ou pas) et la menace d’une guerre nucléaire. Les premières minutes sont palpitantes, le reste est pas mal du tout. Tout ne se termine pas bien sous l’eau.  Et quand il y a un problème, c’est souvent fatal. Suspense garanti.

chant du loup 2
Voir Mathieu Kassovitz jouer un amiral m’a fait ricaner intérieurement. Ce garçon est décidément imprévisible….
Il y a aussi Reda Kateb, Omar Sy (pas très convaincant), Paula Beer (l’obligatoire amoureuse), Étienne Guillou-Kervern, Damien Bonnard, Jean-Yves Berteloot, Alexis Michalik.

Photo My TF1
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Antonin Baudry qui a un cv impressionnant (Polytechnique, Ponts et Chaussées, Normale sup) a été conseiller de Dominique de Villepin.  Sous le nom d’Abel de Lanzac, il a écrit le scénario de la BD Quai d’Orsay. Quand j’étais à Brazzaville (Congo) en octobre, mon hôtel avait cette BD que j’ai relu avec un énorme plaisir

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photo Hollywood reporter
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Dans le genre viril, Artic (film de Joe Penna) nous envoie dans le grand grand froid, dont il est tout aussi difficile de sortir que des profondeurs marines. Mads Mikkelsen, héroïque, s’est écrasé sur une banquise. Son co-pilote est mort dans l’accident. Il attend les secours, lutte contre un ours qui lui vole sa pêche, s’impose un emploi du temps minuté et ne porte pas de lunettes noirs pour protéger ses yeux (nécessité imposée par le réalisateur qui voulait voir ses yeux pour rendre les émotions). Les secours arrivent mais… patratras. C’est le crash. Une jeune femme survit (il faut bien une femme pour ces héros). Tout est plus compliqué à deux.

C’est un film lent et magnifique, assez minimaliste mais porté par un souffle puissant.

Mads Mikkelsen est chevalier des arts et lettres.
Son frère, Lars,  également acteur, était remarquable dans la surprenante série Au nom du père, diffusée sur Arte il y a peu.

Dasola, qui ne rate (presque) rien a vu les deux films et les a aimés.