Image : http://desmotsenvrac.blogspot.fr
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Much Loved de Nabil Ayouch est un film marocain qui parle d’un sujet dont on ne parle pas dans ce pays : la prostitution. Toutes les formes de prostitution en fait, féminine, masculine et juvénile. Il suit de près quatre jeunes femmes, qui vivent dans le même appartement, sans pour autant se ressembler, et qui, toutes les quatre se prostituent, souvent en se rendant ensemble à des soirées ou avec leurs clients particuliers.
Image : lefigaro.fr
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Chacune a son histoire, son passé. Celle qui a un fils confié à sa mère, celle qui est attirée par les femmes, celle qui débarque enceinte de sa campagne et celle qui a un « amoureux » mi-clodo, mi-proxo.
Le film a fait scandale au Maroc où sa diffusion n’a pas été autorisée. Les actrices, toutes amateures, ont été harcelées car elles ont été assimilées à leur rôle.
Ces femmes qui préfèrent les clients saoudiens, plus riches, aux Européens trop pingres, pas très heureuses dans cette vie qu’elles ne peuvent pourtant pas quitter, essaient de profiter de tous les bons moments, et chantent, dansent, vont à la mer. Un très beau film, jamais vulgaire, jamais racoleur, qui dit les choses sans jouer sur les sentiments.
Image : http://www.w12.fr
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Je suis allée
voir Mon Roi de Maïwenn parce que j’étais persuadée que c’était un film d’Emmanuelle Bercot dont j’aime beaucoup le cinéma. Et aussi pour Vincent Cassel, jamais aussi éclatant que dans un rôle de charmeur, de séducteur toujours en mouvement, qui semble si proche de sa vraie personnalité – mais peut-être pas tant que ça, après tout, c’est un acteur-.Tony (Emmanuelle Bercot) croise Georgio (Vincent Cassel) dans une boite et fait tout pour attirer son attention. Sans doute que la vie de Tony est un peu morne (elle est avocate, divorcée), en tout cas, elle tombe sous le charme, l’emprise comme elle le dit plus tard, de Georgio le flamboyant. Relation passionnelle et houleuse.
 Louis Garrel, Maiwenn, Emmanuelle Bercot  Vincent Cassel,Cannes,  17 mai 2015. Photo:Lionel Cironneau)/Paris Match
Louis Garrel, Maiwenn, Emmanuelle Bercot Vincent Cassel,Cannes, 17 mai 2015. Photo:Lionel Cironneau/Paris Match
Cassel parle très bien ici de son personnage, un peu menteur, un peu fuyant mais toujours séducteur. Quand les choses lui échappent, le charmant Georgio se révèle très dur.
« Je trouve toujours intéressant de montrer les moments où le vernis pète et où l’on commence à se comporter comme des animaux. Ce qui m’excite à l’écran, c’est de voir les gens trébucher, avoir honte, être obligés de mentir alors qu’ils ne voudraient pas. C’est là que se joue le drame humain. »
Au fond, le film peut se résumer à ce que dit Vincent Cassel :
« Vous les femmes, vous souhaitez un prince charmant, un séducteur qui vous fasse rire, mais un homme pareil, il ne reste pas à la maison, il sort, il aime les montagnes russes. Et avec un type gentil, un casanier, un type qui vous offre une vie sans vagues, vous vous ennuyez. Ce que vous voulez ? La belle et la bête… »
Quand son personnage lance à Tony comme en écho:
« C’est toi qui es venue me chercher. Tu m’as vu entouré de potes, avec des bouteilles à la main. Pourquoi tu veux que je sois différent de ce que je suis? »
Le personnage de Louis Garrel est très drôle. Tous les personnages secondaires sont bien.
C’est un film un peu long (trois spectatrices ont régulièrement regardé leur portable, ce que je déteste) mais qui n’est ni caricatural, ni hystérique.