« Les adieux à la reine », film (2012) de Benoit Jacquot, d’après le roman de Chantal Thomas, se passe à Versailles en juillet 1789.

Ce film est une remarquable reconstitution de la cour de Versailles qui était le Facebook de son temps en 3D. Comment ça? Plusieurs siècles avant l’invention d’internet, Louis XIV connaissait Facebook?
Oui, car c’était un visionnaire doublé d’un monarque autoritaire et revanchard.

Louis XIV ….

qui avait vécu très jeune comme une humiliation les évènements de la Fronde n’a eu de cesse que de vouloir mater l’aristocratie et la soumettre à son bon vouloir. Pour cela, il a quitté Paris et fait construire à Versailles un palais grandiose entouré d’un parc immense orné de bassins, de fontaines, de théâtres de verdure et de rocaille et d’un canal pour des fêtes somptueuses. Il a ensuite obligé la noblesse à venir suivre ses moindres gestes, de son lever à son coucher. Les récompenses comme les disgrâces pleuvaient.
Benoit Jacquot nous montre la petite noblesse installée de manière précaire dans des couloirs insalubres pour être au plus près des lieux de passage royaux. A la manière de Facebook, il fallait être vu, avoir le plus d’amis possible – pour autant que ce mot ait eu un sens à la cour de Versailles- et accepter de dépendre du bon vouloir d’un monarque qui pouvait vous effacer d’un seul froncement de sourcils de ce réseau mouvant.

Léa Seydoux y est Sidonie Laborde, la lectrice de la reine Marie-Antoinette (Diane Kruger). Virginie Ledoyen joue la sulfureuse et séduisante Madame de Polignac. Xavier Beauvois, le réalisateur, joue Louis XVI.
Comme toujours dans les films en costume de Benoit Jacquot, les décors, les costumes et l’ambiance générale sont excellement reconstitués, mais jamais aux dépens de la psychologie des personnages. On peut aussi revoir « Adolphe » d’après Benjamin Constant.