photo tvmag.le figaro
photo tvmag.le figaro. Barbara.

Alors qu’on a passé la Saint-Valentin de deux jours, et même si on se plaint parfois de ne pas avoir d’amoureux (ce qui est mon cas), ayons une pensée pour ces hommes et ces femmes qui vivent dans la rue, traînant leurs sacs et pour qui la Saint-Valentin ne veut rien dire.
Pour les femmes, la vie dans la rue, c’est particulièrement difficile et risqué.
Peur constante de se faire attaquer et de se faire agresser sexuellement, en plus de la peur de se faire voler.
Quasi-impossibilité de garder un peu de féminité, hygiène aléatoire, solitude.
Au fil de cet émouvant, mais jamais misérabiliste, documentaire réalisé par Claire Lajeunie, « Femmes invisible. survivre dans la rue« , diffusé sur France 5 et visible en replay,  on rencontre 4 femmes, de 26 à 57 ans. Trois sont mères de famille mais n’ont plus, ou presque plus, de liens avec leurs enfants.
Abîmées par la rue (les dents qui tombent, l’amaigrissement, les pieds douloureux), et fragilisées par des mois, des années de survie, aucune ne se plaint, aucune n’accuse sa famille ou la société.

Capture d'écran
Capture d’écran. Myriam et Martine.

Claire Lajeunie les filme avec douceur et respect : on les voit toujours propres, souriantes, même quand elles dorment dans des parkings ou dans les bus de nuit. Elle les accompagne quand elles font des démarches, ou vont prendre une douche, aux bains publics ou dans un camion-salle d’eau ambulant (Mobil’ douche, une idée géniale).

Martine, la plus âgée, nous émeut quand, entrant dans une chambre trouvée par les Petits Frères des Pauvres – dont il faut saluer l’inlassable action sur le terrain- dit : « il fait chaud, c’est déjà ça » et quand on la voit sortir ses affaires de ses sacs et les poser dans une armoire.
Claire Lajeunie nous montre aussi les différents acteurs de terrain, les centres d’accueil de jour réservés aux femmes (La Halte Femmes dans le 12e), les associations comme l’Armée du Salut et la difficulté de faire appel au 115 pour la nuit, à cause d’un trop grand nombre d’appels. Toutes ces personnes qui essaient d’apporter un peu de bien-être doivent être saluées et vous pouvez faire un don.

J’avais pris la photo ci-dessous porte de Vincennes, il y a quelques mois. J’avais tellement de peine pour cet homme qui avait essayé de construire un abri avec tous ses sacs. La semaine suivante, il n’y avait plus rien.
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Claire Lajeunie a également publié un livre  : « Sur la route des invisibles. Femmes dans la rue », chez Michalon.