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L’annonce puis la réalisation, longue, un peu laborieuse, de mon déménagement a suscité chez mes proches des réactions diverses qu’on pourrait résumer ainsi en parodiant Gilbert Bécaud:
« Et maintenant » ….
Et maintenant que vas-tu faire? Comment te sens-tu? etc
Recadrons le sujet.
Après la mort de ma mère en avril 2013, j’ai décidé qu’il était temps …
– Que je bouge de cette maison, achetée presque 30 ans plus tôt, lors d’une autre vie, dans d’autres circonstances.
– Que je quitte ce quartier de la porte de Bagnolet, trop fatigant depuis que j’ai des problèmes de dos (la maudite côte du boulevard Mortier à gravir avec des cabas trop lourds!).
– Que je laisse à d’autres le soin de continuer l’entretien de ce gouffre financier que représente une maison quand on vit seule.
– Que je tourne enfin la page sur mon passé et celui de mes parents, voire de mes grands-parents, passé présent sous la forme de meubles, d’objets, de papiers, de souvenirs, pour ne garder que ce que j’avais vraiment envie de garder.
– Que je vive pour moi, après toutes ces années passées à veiller sur Kid Loki et sur ma mère, voire sur le modeste patrimoine familial.
Oui, il était temps de faire les choses comme j’en avais envie.
Certes, trier, ranger, jeter a pris du temps.
Beaucoup de temps pour certains qui m’ont dit que j’avais du mal à renoncer à mon passé. C’est tout l’inverse. La décision même de déménager dans plus petit impliquait de renoncer, matériellement comme moralement, à une part importante de mon passé.
Qu’est-ce que deux années au regard de toutes les décennies précédentes?
Il est vrai
que je déménage et je redéménagerai quand j’aurai trouvé, ce qui n’est pas la situation la plus confortable.Est-ce une raison pour écrire comme l’a fait un de mes très vieux et très chers amis?
« Un psy dirait que tu dois avoir beaucoup de choses sur la conscience pour te punir avec une telle sévérité ! Mais enfin, les déménagements comme les voyages dispensent de vieillir, peut-être était-ce tout simplement l’objectif que tu poursuivais (inconsciemment, bien sûr).  »
Je ne souscris guère à la première phrase car où serait la punition? C’est en restant que je me serais punie.
En revanche, déménager pour repousser la vieillesse, sûrement, et même en toute conscience. Plus on vieillit, moins on a envie de bouger et plus on s’accroche à ce qu’on a.
Je suis contente d’avoir tenté et réussi la première partie de l’épreuve.
Par la même occasion, aller vivre dans plus petit m’a aidée à me débarrasser de ce que j’aurais sinon gardé « au cas où ». De nature anxieuse, j’avais tendance à accumuler trop de choses « au cas où ». Et j’aurais pu garder cette maison « au cas où je serais grand-mère un jour » par exemple.
Hé bien non.
Dans mes premières recherches d’appartement, je privilégiais les grandes surfaces plutôt que l’emplacement dans Paris, avant de réaliser que ces surfaces, je les recherchais pour y mettre mes meubles, mes papiers, des objets…
Aujourd’hui, je cherche quelque chose dans un quartier qui me plaira et j’adapterai ma vie à la surface et pas l’inverse.
Allez!  En conclusion un petit coup de Gilbert Bécaud, ses tics, son air furibond…