Cloud Atlas est d’abord un roman de David Mitchell, paru en France sous le titre « Cartographie des nuages ». Les Wachowski ont décidé de l’adapter pour le cinéma et de prendre Tom Tykwer comme co-réalisateur (Tykwer est allemand et avait réalisé « Cours Lola Cours » et « Le parfum »).

Le film, comme je suppose le livre (mais je ne l’ai pas lu) est une ode à la tolérance, au vivre-ensemble et à ce que certains appellent la Grande Soupe Cosmique : tout nous revient en boomerang un jour ou l’autre. J’ai pensé, allez savoir pourquoi, à « Il y a des jours… et des lunes » de Lelouch. Le mélange des personnages peut-être et ces croisements incessants.
Passées quelques dizaines de minutes un peu artificielles, -le film dure plus de deux heures-, on est pris par ces histoires racontées dans le désordre. Même les acteurs les plus agaçants, comme Tom Hanks, y jouent bien grâce à de bons personnages. La plupart jouent plusieurs rôles et sont parfois difficiles à reconnaître.
L’image magnifique  fait évidemment penser à Matrix (d’autant qu’on retrouve un des acteurs fétiches de la trilogie, l’agent Smith, alias Hugo Weaving. C’est en infirmière sadique que je le préfère) mais, encore et toujours, au père de tous les films d’anticipation actuels: Blade Runner.


Se retrouve dans ce film la philosophie de …

… Matrix
des mêmes Wachowski : la rebellion contre un ordre trop rigide, la présence d’un(e) Elu(e), la nécessité d’être en groupe pour agir, perdre une bataille n’est pas perdre la guerre et il est grand de se sacrifier pour une cause plus grande que soi.

Le plus touchant dans le message de ce film (soyez vous-même et continuez à croire aux autres sans oublier votre famille) est l’écho qu’il donne à l’évolution transgenre d’un des deux frères Wachowski (aviez-vous remarqué que je n’ai jamais écrit auparavant « les frères Wachowski » mais juste « les Wachowski ») qui, de Larry (Laurence) est devenu Lana  sans pour autant cesser de faire des films avec son frère.

C’est un film qu’on peut tout à fait aller voir même si on n’aime pas la science-fiction car ça n’en est pas. La musique symphonique est belle et porte les images avec grandeur.

En revanche, on peut tout à fait se dispenser de « 40 ans mode d’emploi » de Judd Apatow. Son apologie du couple qui se suffit à lui-même et d’une certaine forme de perfection américaine de la vie de famille est tout à fait ennuyeuse comme le dit mieux que moi le blog d‘Aurore in Paris. Quand je l’ai vu, la salle était pleine de filles (surtout) et garçons dont beaucoup m’ont paru encore loin des 40 ans. D’ailleurs la seule blague qui m’a fait rire -et j’étais presque la seule- fait suite à un petit échange entre le mari et la femme sur Simon et Garfunkel. La scène suivante, tous (le père, la mère et leurs deux filles) sont dans la cuisine au moment du petit-déjeuner et personne ne parle. La plus jeune demande pourquoi. Son père, face à la caméra, mais qui tourne le dos à « ses femmes » répond : « It is the sound of silence ».
Vous vous rappelez?