Alors qu’une vague de chaleur s’abat sur toute l’Europe, pourquoi ne pas lire Canicule (The Dry, traduit par Renaud Bombard, aux éditions Kero, 2017) de Jane Harper, journaliste australienne dont c’est le premier roman. Il a eu deux prix, en Angleterre, The Gold Dagger Award, et en Australie, le prix Ned Kelly.
Elle a situé l’action dans une commune rurale du sud-est de l’Australie, dévastée par une canicule sans précédent qui menace de ruiner les exploitants agricoles.
Sur fond d’anciennes rumeurs, de morts suspects survenues des années auparavant, de familles dysfonctionnelles et d’un crime violent qui touche trois membres de la même famille, Aaron Falk, policier de Melbourne, revient sur les lieux de son enfance.  Obligé de se mêler de l’enquête en cours et soupçonné lui-même de meurtre, il replonge dans ce milieu fruste qu’il avait dû fuir dans l’urgence avec son père.
Retrouver les anciennes amours, retracer ses propres pas, s’avère éprouvant.
Jane Harper a construit un roman intelligent et passionnant qui restitue l’atmosphère étouffante de ces endroits isolés, sans pour autant qu’on ait l’impression de lire une étude sociologique.
Le dénouement est plutôt surprenant et la conclusion assez triste au fond : comment échapper à son milieu quand on n’a même pas les moyens de s’acheter un ticket de bus?

Premières lignes :
A la ferme, la mort n’était pas une étrangère. Quant aux mouches à viande, elles n’étaient pas regardantes et ne faisaient guère la différence entre une charogne et un cadavre humain.

Image blioblisurf.com
Image blioblisurf.com